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Leur société
Les pompiers en colère : Des promesses jamais tenues
Les pompiers professionnels ont manifesté lundi 18 septembre pour protester contre la suppression d'une prime, trois semaines seulement après qu'elle leur eut été octroyée, et demander l'abaissement de l'âge de la retraite à 55ans.
Ils sont 33000 pompiers professionnels civils qui relèvent de la Fonction publique territoriale et forment 14% de l'effectif total des pompiers (les autres étant soit des volontaires, soit des militaires pour Paris et Marseille).
Début juillet, le gouvernement leur avait accordé une nouvelle bonification indiciaire (NBI), qui les faisait bénéficier de cette prime. Mais le 31 juillet, celle-ci leur fut retirée «sous la pression de certains présidents de conseils d'administration en région, qui estiment que les pompiers coûtent de plus en plus cher», dénoncent leurs syndicats. «Merci, M.Sarkozy. 28jours seulement pour supprimer une prime de 72 euros aux seuls sapeurs-pompiers professionnels. Quel mépris! Gardez vos médailles!», pouvait-on lire sur des tracts qu'ils distribuaient.
Effectivement, la remise de médailles lors de l'enterrement de pompiers morts pendant l'exercice de leur fonction, les discours sur le danger du métier et les promesses envers les sapeurs-pompiers, Sarkozy n'en a jamais été avare. Mais concrètement, leurs revendications ne sont pas prises en compte, notamment en ce qui concerne l'âge du départ en retraite. Les pompiers demandent à pouvoir bénéficier d'une retraite à taux plein à 55 ans, au titre de «profession dangereuse et insalubre». Déjà, effectuer à 55ans des exercices physiques pénibles dans des conditions difficiles et périlleuses, fait courir des risques aux pompiers ainsi qu'aux personnes qu'ils secourent. Et plus ils vieillissent, plus le danger s'accroît. Certes, les pompiers peuvent partir à 55ans, à condition, depuis mai 2005, d'avoir effectué vingt-cinq ans de service, dont quinze en qualité de sapeur-pompier. Mais avec la réforme Fillon et l'allongement de durée des cotisations qu'elle entraîne pour tout le monde, ils touchent quand même une retraite réduite.
Même si une loi d'août 2004 sur la sécurité civile a fini par reconnaître le caractère «dangereux et insalubre» de leur profession, cette reconnaissance est restée toute symbolique, sans conséquences sur les retraites. Pourtant, ils exercent un métier autrement plus éprouvant que certains militaires de carrière, qui peuvent prendre leur retraite, en fonction du grade, bien plus jeunes.