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Leur société
Écoles : Le public ne doit pas payer pour le privé
De nombreux maires, en particulier des communes rurales, s'insurgent à juste titre contre le financement des écoles privées qui leur est imposé.
En effet, une loi votée en août 2004 oblige les maires à participer aux frais de scolarité des enfants inscrits dans une école privée sous contrat, non seulement sur leur commune mais aussi hors de cette commune. Une circulaire de décembre 2005 rend cette disposition applicable dès cette rentrée. Cela signifie une dépense de 400 à 1500 euros par an et par enfant.
Le maire de Soulitré, commune proche du Mans de 580 habitants, s'est ainsi vu réclamer pour 16 enfants qui y étaient scolarisés, 11000 euros par l'école privée d'une autre commune. Cela représente le tiers de son budget scolaire alors que Soulitré dispose de capacités d'accueil suffisantes pour scolariser ces enfants. Du coup, le maire craint de devoir fermer l'accueil périscolaire dans les écoles publiques de sa commune, ce qui obligerait les parents à récupérer leurs enfants dès 16 heures 30 au lieu de 19 heures. À l'inverse, l'école privée va encaisser par ce biais, sur le budget des communes et aux dépens des écoles publiques, quelque 40000 euros.
Cet exemple illustre la façon dont l'enseignement privé peut prospérer aux dépens des fonds publics. Car le budget des petites communes n'étant pas extensible, les sommes qu'on leur extorque manquent pour financer les écoles publiques qui s'efforcent de survivre. Pire, une telle situation peut faire boule de neige puisque les conditions d'accueil dans les écoles publiques se dégradant, les parents sont incités à inscrire leurs enfants à l'école privée, plus prospère, donc plus accueillante.
De nombreux maires, dont le président de l'Association des communes rurales, refusent de payer le moindre euro à l'école privée, quitte à aller en justice. De nombreux élus réclament par ailleurs l'abrogation de la loi en question. Enfin, des associations de parents d'élèves de l'école publique et des syndicats d'enseignants se mobilisent contre cette nouvelle offrande à l'enseignement privé. Ils ont bien raison!