Arlette Laguiller, le camp des travailleurs18/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1994.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Arlette Laguiller, le camp des travailleurs

C'est en réaffirmant son appartenance à ce camp qu'Arlette Laguiller vient d'annoncer sa candidature à la présidentielle de 2007.

Il faut que dans cette élection soient réellement défendus les intérêts politiques et sociaux du monde du travail. Il faut que soit présente une candidature qui exprime clairement que le grand patronat, la grande bourgeoisie, sont les ennemis directs de toute la population. Une candidature qui exprime pourquoi et comment leur mainmise sur l'économie et la société est la cause des maux principaux dont souffrent la majorité des travailleurs. La pauvreté, la baisse du niveau de vie, la difficulté de plus en plus grande à se loger, à se soigner, sont des dommages uniquement dus à la course au profit. Même la pollution en est un, la pollution de l'air, des eaux, mais aussi ce qu'on respire dans les entreprises, de l'amiante à tous les toxiques, sans même parler des catastrophes industrielles du genre de ce qui s'est produit chez AZF à Toulouse.

Dans ce système économique, la concurrence, la recherche du profit dominent tout: l'habitat, la santé, la production de biens utiles à la vie de tous, les transports. Tout ce qui est nécessaire à une vie normale exige que sa production rapporte beaucoup de profits, sinon on ne le fabrique pas ou on ne le fait pas.

C'est pourquoi on ferme des entreprises, des hôpitaux, des lignes de chemin de fer. Et quand on ne les ferme pas, on les laisse à l'abandon si cela ne rapporte pas un profit suffisant aux actionnaires.

La société, l'État, n'exercent aucun contrôle sur les conseils d'administration des grandes compagnies industrielles et financières. Pire, ceux qui les possèdent peuvent décider librement de la meilleure façon de gagner plus. Pour eux, tant pis si cela pousse à la misère une fraction croissante des salariés! Tant pis pour ceux qui en crèvent!

Alors, il faut bien qu'au moins quelqu'un puisse dire que c'est à ce système-là qu'il faut s'en prendre vraiment. Aucun des grands partis politiques qui peuvent arriver au pouvoir n'a l'intention de s'en prendre à ce système et à ses profiteurs, ni même n'osera le promettre.

Il ne faut pas être dupe des hommes politiques qui tiennent le devant de la scène. Tous autant qu'ils sont, les uns et les autres ne sont que des exécutants, des figurants qui masquent les coulisses où tout se passe en réalité. Avec des mots à peine différents, ils ne font que ce que le grand patronat industriel, commercial ou financier exige ou impose.

C'est pourquoi les travailleurs ne doivent pas se bercer de l'espoir que les élections de 2007 pourraient apporter des changements dans leur vie.

La droite, qui est au pouvoir depuis quatre ans, est répugnante, cynique, menteuse, viscéralement hostile aux pauvres, aux travailleurs et aux classes populaires, hostile à tout ce qui n'est pas sa classe sociale. La chasser du pouvoir, oui, cela ferait plaisir, et espérons qu'elle le sera. Même si, en perdant leurs postes de ministres ou de députés, les hommes politiques de droite ne seraient certainement pas à plaindre sur le plan matériel, en tout cas bien moins qu'un travailleur licencié.

On ne peut pas, évidemment, dans les circonstances actuelles, chasser la droite sans ramener la gauche au pouvoir, cette gauche que les travailleurs connaissent déjà, et pas vraiment en bien. Le Parti Socialiste, au cours des vingt-cinq dernières années, a dirigé le pays plus longtemps que la droite, avec en dernier le gouvernement de Jospin, sans que le sort des travailleurs en ait été amélioré, ni même sa dégradation freinée.

Alors, il ne faudra donc pas ramener, les yeux fermés, la gauche au pouvoir, sans lui demander des comptes.

C'est le sens de la candidature d'Arlette Laguiller, qui permettra au moins à l'électorat populaire de contribuer, par son vote, à chasser si possible la droite, mais en exprimant sa défiance vis-à-vis des dirigeants de la gauche, qui l'ont déjà trompé bien des fois.

L'éditorial des bulletins d'entreprise du 16 octobre

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