La grève des cent travailleurs de l'usine Saint-Gobain Abrasifs (ex-Norton) de La Courneuve, entamée le lundi 13 novembre, se poursuit, faisant toujours l'unanimité.

La fermeture de l'usine, annoncée pour janvier-février 2007 au plus tard, a provoqué la colère de tous les travailleurs, qui réclament bien plus que ce qu'a prévu la direction. Mercredi 22 novembre, ils se sont retrouvés devant l'usine dès 6 heures pour bloquer l'accès à la Plateforme du Bâtiment située sur le même site, ce qui a provoqué une belle pagaille toute la matinée.

Il faut dire que la direction se fait tirer l'oreille et ne recule que petit à petit. Ainsi, l'âge de la préretrraite, prévu à 57 ans dans un premier temps, est passé à 56 ans et demi, puis à 55 ans et 10 mois ! Le plafond de l'indemnité supra-conventionnelle de licenciement, versée en plus des indemnités conventionnelles à ceux qui n'auraient ni reclassement interne ni préretraite, a été porté de 15000 euros à 20000 euros, puis à 23000 euros en fonction de l'ancienneté. Pour les travailleurs qui ont été en contact avec l'amiante et dont certains sont malades, la direction n'avait rien prévu ; elle consentirait maintenant à faire du "cas par cas" mais ne veut rien faire figurer au plan social à ce sujet, ne voulant sans doute pas assumer les malades à venir.

Sur les reclassements, dont le nombre ridicule en région parisienne et les horaires demandés laissaient plutôt présager des licenciements secs, la direction dit qu'elle "essaiera" d'en trouver de nouveaux dans les différents sites dont Saint-Gobain dispose en région parisienne (Plateforme du Bâtiment, Lapeyre, Placoplâtre, K par K, etc.). Mais essayer ne suffit pas, il faut des garanties de reclassement pour tous ceux qui ne peuvent prétendre à une autre solution.

Alors, s'il y a des reculs, ils sont encore bien trop minces pour que les travailleurs décident de cesser la grève !