SNCF - Gare de Paris-Montparnasse : La direction fait la sourde oreille.22/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1999.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF - Gare de Paris-Montparnasse : La direction fait la sourde oreille.

La gare TGV de Paris- Montparnasse est particulièrement bruyante. Et si les voyageurs ne subissent cet environnement sonore que lors de leur passage sur le quai, pour les cheminots qui travaillent là, agents d'accueil ou de sécurité, c'est particulièrement insupportable.

Ainsi, certains collègues ont vu leur acuité auditive baisser au point de devoir mettre un appareil après quelques années passées sur les quais.

Une étude de l'Agence d'essai ferroviaire, organisme lié à la SNCF, vient de donner ses conclusions. Les résultats ont fini par faire ressortir que la valeur limite, 87 décibels en moyenne sur 8 heures, était dépassée en plusieurs endroits de la gare avec un maximum pouvant atteindre 94 décibels sur 8 heures ! Et il ne s'agit là que de moyennes, le bruit pouvant faire des sauts jusqu'à 120 décibels et plus parfois (coups de sifflets, par exemple).

Jusqu'à cette étude, réclamée depuis longtemps par les organisations syndicales, la direction SNCF ne tenait aucun compte des réclamations des cheminots concernés, pas plus que de celles des syndicats ou du CHS-CT (Comité d'hygiène et de sécurité-conditions de travail). Elle a procédé à plusieurs mesures du bruit qui, toutes, ont donné des résultats... comme par hasard juste en dessous de la limite légale. La médecine du travail, très dépendante de la direction, n'a jamais voulu y regarder de plus près.

En réunion avec les élus du comité hygiène et sécurité, la direction a bien accordé aux agents d'accueil des bouchons atténuateurs de bruit, mais sur le terrain cette possibilité est refusée par la hiérarchie, sous prétexte de "réglementation incompatible" avec le travail à effectuer. Quant aux cheminots qui font partir les trains, ils n'ont droit à rien, toujours pour des raisons de sécurité !

Jusqu'à présent aussi, aucune modification du matériel, en particulier des motrices, n'est envisagée par la direction. Pire même, si une modification des semelles de frein est malgré tout prévue, la direction fait fonctionner les turbines de ventilation des motrices TGV en gare. Au niveau de la dalle en ciment construite au-dessus des voies de la gare Montparnasse, il y aurait sans doute des possibilités de revêtement des piliers et du plafond susceptibles d'atténuer le bruit. Mais rien n'est prévu.

Suite aux conclusions de son étude, la direction SNCF n'a pour l'instant pas vraiment réagi. La seule nouveauté est que la directrice adjointe a laissé entendre qu'elle demanderait une dérogation au règlement en matière de sécurité afin d'autoriser tous ceux qui travaillent sur les quais à porter des bouchons d'oreilles.

Reste à savoir si les cheminots du secteur toléreront longtemps que la SNCF reste sourde à leurs protestations et à leur revendication de ne pas perdre leur santé au travail.

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