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Leur société
Rapport sur le financement des retraites : Les retraites des salariés toujours en ligne de mire
Jeudi 11 janvier, le Conseil d'orientation des retraites -le COR- devait remettre un rapport au Premier ministre. Ce conseil est consultatif, mais dans le passé ses avis ont souvent été utilisés par les gouvernements pour faire passer ce que tous appellent, en variant à peine les termes, des «réformes indispensables pour l'avenir des retraites».
Ce rapport, dont les grandes lignes sont déjà connues, pointe, comme une rengaine, la détérioration des comptes de la branche retraites de la Sécurité sociale. Selon lui, le déficit de cette branche, 2,4 milliards d'euros en 2006, 3,5 milliards d'euros en 2007, devrait s'accroître dans les années qui viennent.
Pour tenter de le réduire, le COR préconise, comme bon nombre de ministres en poste ou qui rêvent de l'être, l'alignement des régimes spéciaux sur le régime général, c'est-à-dire l'allongement de la durée des cotisations pour nombre de salariés qui n'avaient pas encore subi les effets de la réforme Fillon (SNCF, mineurs, RATP, marins, EDF-GDF...). Il prône aussi le développement du travail des salariés de plus de 50 ans, des seniors, comme si la quasi-impossibilité de se faire embaucher après un certain âge n'existait pas.
Allant exactement dans le même sens, Danièle Karniewicz, présidente de la Caisse nationale vieillesse, également dirigeante du syndicat des cadres CGC, y a été ces derniers jours de son couplet. «Le problème du financement des retraites est encore plus grave que prévu», prétend-elle, préconisant l'augmentation de la durée de cotisation pour tous les salariés: «Si on vit plus longtemps, peut-être faut-il travailler plus pour pouvoir rester à la retraite plus longtemps.» En novembre, elle avait déjà déclaré sur le même thème: «Il faut avoir le courage de dire que des efforts supplémentaires sont nécessaires, compte tenu de l'augmentation de l'espérance de vie... Cela signifie qu'il faudra travailler plus longtemps... et accepter de payer plus pour nos retraites.»
Le courage, ce ne serait pas de reprendre les contrevérités gouvernementales et patronales. Ce serait simplement de dire: «Exigeons d'embaucher les chômeurs à un salaire correct, arrêtez de donner des milliards d'aide aux patrons au détriment de la Sécurité sociale, interdisons les licenciements des grandes entreprises, et la Caisse Vieillesse sera largement sortie d'affaire. Et la société, dans son ensemble, ne s'en portera que mieux.»