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- Lutte ouvrière n°2011
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Dans les entreprises
Impress - Laon (Aisne) : Débrayage contre les suppressions de postes
Le groupe Impress a annoncé le 26 janvier près de 90 suppressions de postes à l'usine d'aérosols de Laon (ex-Carnaud) qui compte environ 250 salariés.
L'usine a été rachetée par Impress il y a quelques mois à USCan (groupe américain), mais cela fait longtemps que la direction laissait supposer qu'il allait y avoir des licenciements. Les intérimaires sont les premiers touchés. Les autres licenciements se feraient en fonction de la situation de famille, de l'âge, de l'ancienneté. Ceux qui sont jeunes et nouveaux, c'est-à-dire ceux pour qui la direction devrait verser le moins, seraient visés en priorité.
Le lundi 29 janvier, la quasi-totalité des travailleurs ont débrayé toute la journée pour marquer le coup, à la surprise de la direction, qui pensait que la résignation l'emporterait. Après ce débrayage le directeur de l'usine a expliqué dans une interview à un journal local que l'usine perdait de l'argent depuis plusieurs années. Mais pour ces groupes qui sont des multinationales, quoi de plus facile que de présenter des comptes en perte ici et des bénéfices ailleurs?
En fait, Impress est un groupe florissant, l'un des premiers groupes mondiaux de l'emballage métallique. À la fin de l'an dernier, les travailleurs ont même appris par un courrier de la direction que les actionnaires allaient de nouveau toucher des dividendes!
Jeudi 8 février, lors de la journée d'action de la fonction publique, une grande majorité des ouvriers de l'usine a de nouveau débrayé toute la journée et a manifesté dans la ville pour rejoindre le rassemblement des fonctionnaires devant la préfecture.
Après la première journée de grève, le directeur a parlé de diminuer le nombre des licenciements. Mais il n'en a pas fini avec les réactions contre les licenciements. Les travailleurs n'ont aucune raison d'accepter de se faire jeter à la rue!
Correspondant LO
Des fonds publics dilapidés
Il y a une quinzaine d'années, lors de l'installation de l'usine Impress d'aérosols, qui vient de la séparation en deux d'une autre usine de la ville, le terrain avait été pratiquement donné par la municipalité de Laon. Et tous les pouvoirs publics, comme le Conseil régional, le Conseil général, etc., avaient versé des aides financières en prétextant que c'était pour maintenir les emplois sur place. On voit ce qu'il en est aujourd'hui.
Le groupe faisait pourtant des bénéfices mais le PDG était alors le baron Seillière et les pouvoirs publics n'avaient sans doute rien à lui refuser!