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- Lutte ouvrière n°2024
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Dans les entreprises
Snecma - Gennevilliers (92) : La direction recule sur les " travaux pénibles "
Depuis plusieurs semaines, les travailleurs de la Snecma à Gennevilliers sont engagés dans une mobilisation pour maintenir l'accord " travaux pénibles " de la période 2002 à 2007.
Cet accord arrive à expiration le 31 décembre 2007. Il permet, entre autres choses, à certaines catégories de travailleurs soumis à des conditions de travail difficiles de partir en préretraite cinq années plus tôt que les autres travailleurs et avec 70 % de leur salaire.
En mars dernier, la direction annonçait que, pour 2008, elle entendait revoir l'accord à la baisse. Dans la mouture qu'elle présentait alors aux syndicats, elle excluait de l'accord certains secteurs ouvriers comme le Traitement Thermique (TTh), Forges et Mécanique, ou encore les ateliers du Traitement de surface et du Parachèvement Forges. De plus, elle voulait baisser à 60 % (au lieu de 70 %) le niveau des rémunérations.
La colère des travailleurs concernés ne s'est pas fait attendre : débrayages, " usine morte " et surtout une grève totale démarrée le 2 mai dernier par les ouvriers du TTh Forges et étendue au TTh Mécanique dès le lendemain.
L'agitation que connaît l'usine depuis plusieurs semaines, les discussions incessantes qui mobilisent les ouvriers des secteurs concernés, surtout le risque de paralysie partielle de la production que peut entraîner la grève des ouvriers du TTh, ont finalement obligé la direction à revenir sur son projet.
Lors d'une commission réunie le 9 mai pour statuer sur la pénibilité des deux secteurs du TTh, la direction locale a décidé de réintégrer le secteur du TTh dans l'accord. Elle s'est appuyée sur l'avis du médecin du travail et de l'ingénieur de la sécurité pour justifier sa volte-face. En réalité, la direction voulait mettre fin à la grève du TTh le plus vite possible et tenait à limiter les risques d'une " contagion " de la grève à d'autres secteurs.
Par sa mobilisation, le secteur TTh a donc fait céder la direction. Comme le disaient certains grévistes : " Trois jours de grève, et on a gagné cinq ans de départ anticipé. C'est positif ! " Mais le recul de la direction n'est pas total. D'autres secteurs exclus de l'accord " travaux pénibles " ne sont toujours pas réintégrés et la mobilisation reste toujours à l'ordre du jour.