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Gaza : L'impasse de la politique israélienne
Au cours de la nuit de dimanche à lundi 21 mai, l'armée israélienne a mené une nouvelle série de raids aériens (plus de dix) visant aussi bien le nord de la bande Gaza que le sud, causant plus de dix morts et plusieurs dizaines de blessés parmi la population civile. Du 16 au 21 mai, trente et un Palestiniens ont été tués par l'aviation israélienne.
Le Premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a menacé les responsables politiques du Hamas, le mouvement islamiste palestinien, et a été relayé par le ministre des Infrastructures Benyamin Ben Eliezer. " Je ne fais aucune différence entre les auteurs des attaques et les donneurs d'ordre. Nous les a avons tous dans notre ligne de mire " a déclaré ce dernier. Les menaces se sont adressées également au chef du bureau politique du Hamas, qui vit en exil à Damas et qui a déjà été la cible d'une tentative d'assassinat en 1997, et même au Premier ministre palestinien, Ismaël Haniyeh. Israël a par ailleurs bouclé totalement les territoires palestiniens de Cisjordanie et de Gaza à partir du lundi 21 mai à minuit.
Ehoud Olmert justifie cette intensification de la répression à l'encontre des Palestiniens par la nécessité de défendre la population israélienne, qui vit à la frontière de la bande de Gaza, contre les tirs de roquettes palestiniens.
Ces tirs palestiniens ont fait un mort, une femme tuée à Sdérot, une ville proche de la frontière avec la bande de Gaza. Mais si ces tirs contre la population civile sont condamnables, ils ne le sont pas moins quand ils proviennent d'Israël et touchent la population palestinienne. Or, des milliers de civils palestiniens ont été tués depuis des années par l'armée israélienne toujours " en représaille " au fait qu'ils n'acceptaient pas l'occupation du territoire palestinien par Israël.
Si la population israélienne est contrainte de vivre en état de guerre permanente, si elle se sent constamment menacée, enfermée dans un pays devenu un camp retranché, c'est à cause de la politique que ses dirigeants mènent depuis des dizaines d'années, en déniant les droits élémentaires de la population palestinienne.
Même depuis son retrait de Gaza à l'été 2005, l'armée israélienne n'a jamais cessé d'y intervenir : incursions répétées, toujours sous le prétexte d'empêcher les tirs de roquettes, assassinats de responsables de groupes armés palestiniens ou opérations miliaires d'ampleur, comme en juin dernier pour tenter de récupérer un soldat prisonnier.
Enfin, à la suite de la victoire électorale du Hamas, en janvier 2006, Gaza a été soumis à un blocus économique et financier quasi total, entraînant des conséquences dramatiques pour la population, et augmentant la tension au point d'y créer une véritable situation de guerre civile. " Quel pays pourrait accepter de vivre ainsi sou la menace ? " ont demandé les dirigeants israéliens à propos des tirs palestiniens contre Israël. Mais quel pays pourrait accepter, comme Gaza et la Cisjordanie, de vivre ainsi depuis des années sous la botte de l'armée israélienne ?
Contre Gaza, comme contre le Liban, la seule politique du gouvernement israélien est une fuite en avant dans la répression, tout cela dans le silence complice des grandes puissances qui partagent ainsi avec lui la responsabilité de cette impasse sanglante.