Lac de l'Aillette : Center Parcs, une usine à fric21/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2029.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lac de l'Aillette : Center Parcs, une usine à fric

Dans l'Aisne, à quelques kilomètres de Laon et au bord du lac de l'Aillette, le groupe Pierre & Vacances achève de construire un « Center Parcs ». Il s'agit d'un complexe touristique de 861 cottages, avec une « bulle aquatique » sous laquelle l'eau est maintenue toute l'année à 29 degrés, et où, d'après les concepteurs du projet, il ferait beau toute l'année.

Chacun de ces cottages est vendu à des particuliers qui perçoivent des loyers et pour qui cela représente un placement immobilier sans risque. C'est ce que souligne le directeur du centre qui, en présentant l'opération : « On vend l'immobilier et on en garde l'exploitation », a précisé que ces propriétaires bénéficieront d'avantages fiscaux dans le cadre d'une zone de revitalisation rurale ! D'ailleurs, les pavillons n'étaient pas encore tous construits qu'ils étaient déjà vendus. Autrement dit, Center Parcs et Pierre & Vacances ont investi avec l'argent des autres, selon une méthode qu'utilisent tous les promoteurs immobiliers.

D'autant que les collectivités publiques, en particulier le Conseil régional de Picardie et le Conseil général de l'Aisne (tous les deux dirigés par une majorité de gauche), ont « accompagné » le projet et n'ont pas ménagé les aides en tout genre pour ce complexe, que cela soit en aménagements d'infrastructures routières ou même en subventions directes (18,8 millions d'euros versés par le Conseil général de l'Aisne et 10 millions par le Conseil régional de Picardie). La plupart des élus politiques de gauche comme de droite ont multiplié les qualificatifs outranciers pour qualifier ce projet de grandiose, d'emblématique, etc.

Le prétexte de ces aides à un projet, qui va pourtant rapporter beaucoup d'argent aux intérêts privés qui y sont investis, est qu'il serait créateur de nombreux emplois et permettrait une revitalisation de la région. En tout, 690 emplois seraient créés, la plupart dans le domaine de la restauration et du nettoyage.

Dans cette région où le chômage est important, la sélection est féroce puisque des milliers de chômeurs ont postulé pour les emplois à durée indéterminée et à temps complet. Mais plus de 300 de ces emplois sont des emplois à temps partiel, vraiment très partiel : il s`agit de contrats de 10 heures seulement par semaine, le lundi et le vendredi de 10 h à 15 h ! En fait, beaucoup de ces emplois créés ne permettront pas d'avoir un vrai salaire et ne peuvent que venir compléter un autre travail à temps partiel. Pour les emplois à temps complet, il y a souvent des horaires contraignants et les salaires sont tout juste au smic. Les collectivités locales auraient au moins pu avoir quelques exigences dans le domaine social au vu des aides qu'elles ont fournies !

La « bulle aquatique » garantit paraît-il le beau temps, et sans doute des beaux jours de profits pour Pierre & Vacances et les propriétaires. Mais la météo est parfois capricieuse et les conditions, avec 690 salariés dont la plupart seront mal payés, sont aussi réunies pour que des perturbations sociales fassent tourner le temps à l'orage !

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