États-Unis : Nouvelles attaques contre les sans-papiers28/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2030.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Nouvelles attaques contre les sans-papiers

Les militants trotskystes américains qui publient le bimensuel The Spark (L'Étincelle) reviennent sur le sens d'une proposition de loi sur l'immigration qui a déjà fait descendre dans la rue de nombreux immigrés sans papiers.

Le dernier texte de loi sur l'immigration (...) est la dernière mouture d'une prétendue " réforme de l'immigration " qui a été retardée, rejetée et réécrite plusieurs fois. Est-ce que cette dernière version a quelque chose de mieux pour les immigrés sans papiers ?

On pourrait penser que c'est le cas, à en juger par qui en est partisan. Bien des gens qui ont protesté lors des grandes manifestations de l'année dernière se sont mis en avant pour dire que c'est là ce que les immigrés veulent.

Eddie " Piolin " Sotelo, un disc-jockey de langue espagnole, a apporté aux parlementaires un million de lettres soutenant le projet de loi. Renan " El Cucuy " Almandarez Coello, autre disc-jockey, a donné le coup d'envoi de dix jours de la tournée Rêves d'Amérique, une caravane à travers le pays qui a culminé à Washington pour faire pression en faveur de cette loi. La tournée était organisée par l'Église catholique et le Syndicat des employés de service, parmi d'autres.

Mais est-ce que le vote de cette loi aiderait les travailleurs en situation difficile ? Pas vraiment. Les juristes du Centre pour les droits de l'Homme et le Droit disent que ces immigrés et leurs familles seraient " traités comme des criminels à perpétuité ".

Et c'est exactement ce que cette loi propose. Elle exige que les immigrés sans papiers franchissent différentes étapes qui prennent des années et avec de sévères restrictions ; des années pendant lesquelles ils vivront sous la menace permanente de l'expulsion.

D'abord, plus de 20 % des immigrés sans papiers seront éliminés de la régularisation. Pour les autres, ils iront de rejet en rejet : il faudra compter douze ou treize ans avant d'être régularisé. Pendant tout ce temps, les travailleurs immigrés devront conserver leur emploi et recevoir l'approbation de leur patron pour obtenir leur légalisation.

En d'autres termes, la menace de l'expulsion sera suspendue au-dessus de leur tête si jamais ils envisagent de s'opposer à leur patron, de faire grève, d'organiser un syndicat ou seulement de quitter un employeur insupportable. Ils seront enchaînés à leur patron dans une sorte d'esclavage sous contrat.

(...) Ce prétendu " statut légal " ne leur donnera aucun droit de faire venir d'autres membres de leur famille aux États-Unis. Cette loi inclut également des dispositions pour des " travailleurs invités ", des immigrés amenés ici provisoirement seulement pour servir les besoins de certains employeurs qui auraient fait appel à eux.

Cette loi n'est pas en faveur des intérêts des travailleurs, ni des immigrés sans papiers, ni de ceux déjà " légalisés ", ni d'aucune autre fraction de la classe ouvrière. Ceux qui défendent cette prétendue " réforme " servent seulement les intérêts des exploiteurs. Il faut les droits complets et immédiats pour tous les travailleurs immigrés et leurs familles !

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