Vendredi 29 juin, le tribunal correctionnel de Bobigny a relaxé des poursuites de " violences sur dépositaire de l'autorité publique " un Malien, M. Salif Kamaté. Il avait résisté aux trois policiers de son escorte, notamment en mordant l'un d'eux au bras lors de la tentative de l'expulser le 26 mai à bord d'un vol Air France Paris-Bamako. La présidente du tribunal de grande instance a estimé que ce sans-papiers avait agi en état " de légitime défense " en raison du " caractère manifestement excessif de la contrainte exercée par les policiers ". Le parquet a annoncé son intention de faire appel de cette relaxe.

Cette décision de justice est malheureusement exceptionnelle, alors que pourtant les violences et les coups sur les sans-papiers sont courants et qu'ils ont même déjà provoqué la mort de deux expulsés. Salif Kamaté reste inculpé d'entrée et de séjour irréguliers en France et pour s'être soustrait à sa reconduite à la frontière. Cependant le tribunal a ajourné son jugement au 14 mars 2008, ce qui lui laisse du temps pour justifier de son intégration en France, où il vit depuis 1972 au titre du regroupement familial, et prouver sa volonté de régularisation. C'est d'ailleurs en se rendant à la préfecture pour le suivi de son dossier de régularisation qu'il avait été piégé et appréhendé pour expulsion. Pour une fois, les méthodes arbitraires ont trouvé un obstacle.