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Leur société
Saint-Denis (93) : Non aux expulsions !
À Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, on assiste à une série d'expulsions d'immeubles. Les élections à peine finies, le 20 juin, ce sont d'abord une quarantaine de personnes qui ont été jetées à la rue d'un immeuble situé au centre-ville, sans qu'aucun hébergement même provisoire leur soit proposé. Cette expulsion d'un immeuble privé a été décidée par la sous-préfecture.
Jeudi 28 juin, c'est cette fois à la demande de la Communauté d'agglomération Plaine Commune, présidée par le maire de Saint-Denis, Patrick Braouezec, qu'une trentaine d'appartements situés cette fois à La Plaine-Saint-Denis ont été évacués avec un déploiement de forces de police hors de proportion. Dans cette ville, comme dans toute la banlieue parisienne, un certain nombre d'immeubles sont ainsi occupés. Ce sont souvent des logements insalubres, parfois dangereux, mais ceux qui les occupent n'ont pas d'autre choix, à cause de la pénurie de logements accessibles à des personnes ayant un petit revenu.
Ces " squatteurs " ont souvent un travail, certains parfois dans des services municipaux, mais leurs salaires ne leur permettent pas de trouver un logement dans le parc privé. Ils sont, pour certains, inscrits sur des listes d'attente pour des logements sociaux, depuis des années. Mais, entre-temps, ils sont bien obligés de trouver où se loger.
Les dernières expulsions ayant eu lieu le jour où se tenait le conseil municipal, toutes les familles s'y sont donné rendez-vous le soir. Dès l'ouverture du conseil, le conseiller municipal LCR et celui de Lutte Ouvrière ont interpellé le maire : une solution de relogement devait être trouvée et on ne pouvait pas tenir un conseil municipal normalement alors qu'une centaine de personnes, dont 25 à 30 enfants, allaient coucher dehors.
Le maire a prétendu que tout avait été fait de " manière responsable ", que tout était prévu : on allait proposer des hébergements d'urgence et on verrait après. Mais pourquoi expulser les gens et leur proposer des solutions une fois qu'ils sont à la rue, au lieu de faire le contraire ? La réponse est dans la question. Cela fait pression sur les expulsés pour leur faire accepter n'importe quel hébergement provisoire, parfois à des kilomètres de leur travail.
Les familles, en colère, ne voulaient pas que le conseil continue à se tenir ainsi. Les deux élus de la LCR et de Lutte Ouvrière ayant interpellé les conseillers pour qu'ils les suivent dehors, les conseillers Verts et l'adjointe au Logement Corinne Angelini ont quitté la réunion pour rejoindre les familles.
Dans la soirée, on apprenait que la ville proposait quatre à cinq nuits d'hôtel pour les familles des deux immeubles de La Plaine, mais une seule nuit pour les familles du centre-ville. Rien en revanche n'était proposé aux célibataires. Parmi eux, il y a des sans-papiers qui courent le risque d'être arrêtés. Rien n'est donc réglé.