Lors d'un déplacement à Bayonne auprès des familles de l'infirmière et de l'aide-soignante assassinées par un malade mental en 2004, Sarkozy a cru bon de déclarer : " En tant que chef de l'État, je dois veiller à ce que les victimes aient le droit à un procès. " Ajoutant : "Je ne suis pas sûr que le mot non-lieu soit parfaitement compréhensible pour un mari dont on a égorgé la femme.... "

Il n'est pas sûr non plus que le mot " schizophrène " soit parfaitement compris par Sarkozy. Mais de toute manière, se donner le rôle du président qui se situe du côté des victimes, c'est bon, pense-t-il, pour son image.

Et il a indiqué que s'il fallait " faire évoluer la loi ", pour que les criminels déclarés pénalement irresponsables soient tout de même jugés, " il était prêt à le faire ", demandant le jour même à sa ministre de la Justice, une nouvelle fois chargée de mettre en forme la dernière élucubration démagogique du chef de l'État, de s'en occuper.

Les critiques sont vite venues du côté des syndicats de magistrats, non seulement du Syndicat de la magistrature, considéré comme de gauche, mais aussi de l'Union syndicale des magistrats, nettement plus conformiste, dont le président a déclaré qu'un tel procès, où l'accusé ne pourrait pas de toute manière être condamné " serait un traumatisme supplémentaire pour les victimes. "

Mais ce non-sens que serait un procès attenté à un aliéné ne fera peut-être pas reculer Sarkozy.

Après tout, il y a eu une époque où l'on jugeait les animaux pour leurs méfaits, et le Moyen-Âge n'est pas si loin.