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Leur société
Vénissieux (Rhône) : Expulsion d'un campement de Roms
Mardi 28 août, tôt le matin, la police a procédé à l'évacuation du campement de Roms du Puisoz, à Vénissieux. Plusieurs dizaines de gendarmes mobiles barraient toutes les rues d'accès et encerclaient le campement. Après l'évacuation, un bulldozer a immédiatement rasé les habitations de fortune.
Ce bidonville avait déjà été évacué en mai 2006, puis s'était reconstitué il y a quelques mois. Il avait récemment grossi, après l'évacuation du bidonville de la Soie, à Villeurbanne le 1er août.
À Villeurbanne, 400 Roms de Roumanie vivaient sur une friche industrielle avec un seul point d'eau et huit sanitaires. Les conditions de vie étaient innommables et un cas de tuberculose avait été détecté. Quelques-uns avaient du travail, mais ne trouvaient pas à se loger. Les enfants étaient scolarisés à Villeurbanne.
Beaucoup étaient partis avant l'expulsion et une majorité des 250 restants avaient accepté de rentrer en Roumanie avec une indemnité de 150 euros par adulte et 50 euros par enfant. Ce sont ceux qui sont restés qui avaient, pour beaucoup, rejoint les bidonvilles de Saint-Priest et de Vénissieux.
Au Puisoz, à Vénissieux, la situation était encore pire, sans eau et sans sanitaires. Environ 300 personnes y vivaient. Là encore, certains ont déménagé la veille avant l'intervention de la police, pour rejoindre probablement d'autres campements du même type, comme celui de Saint-Priest, dont l'évacuation serait aussi prévue.
Parmi les autres, que la police a évacués le 28 août, 137 ont accepté l'aide au retour. Ils ont été conduits en car au siège de Forums réfugiés à Lyon, et logés pour quelques jours dans des hôtels, avant leur retour en Roumanie.
Ces évacuations successives (certaines familles en ont connu plusieurs, depuis celle de Gerland en 2004) ne résolvent rien puisque chaque fois d'autres bidonvilles réapparaissent, toujours avec des conditions de logement et d'hygiène indignes d'êtres humains. Même ceux qui repartent avec l'aide au retour le font, pour beaucoup, avec l'intention de revenir, quitte à faire des allers et retours entre les deux pays car, en Roumanie, ils sont sans travail et subissent la misère et les discriminations.
Les associations présentes essaient d'aider les familles à trouver du travail, une formation, un logement, et à scolariser les enfants. Le préfet a annoncé une réunion en octobre pour discuter de l'habitat précaire et de celui des Roms. Mais, pour l'instant, la plupart des 700 à 1000 Roms qui vivent dans l'agglomération lyonnaise, dans une situation très précaire, n'ont vu comme intervention que celle de la police.