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- Lutte ouvrière n°2044
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Dans les entreprises
Alpina - Chambéry (Savoie) : Deux jours de grève, ça fait du bien
C'est pour protester contre des conditions de travail insupportables et pour une augmentation de salaire que les 220 salariés d'Alpina Chambéry ont fait grève. Alpina, deuxième fabricant français de pâtes et de semoule à couscous, destine la plus grande partie de sa production aux enseignes de la grande distribution.
Les conditions de travail se sont détériorées au fil des années. Par exemple, en fabrication, il y a six ans les équipes étaient composées de quatre personnes très expérimentées pour conduire six lignes de fabrication complexes. Actuellement, il n'y a plus qu'une ou deux personnes par équipe pour huit lignes de fabrication qui demandent encore plus d'attention qu'avant, car le matériel vieillit et est mal entretenu. Le service de conditionnement subit exactement les mêmes dégradations des conditions de travail. Les accidents sont fréquents dans tous les secteurs. Récemment, une travailleuse s'est fait écraser le bras, ce qui lui a valu plusieurs mois d'arrêt.
Pour un travail posté en 3x8 ou 4x8, les salaires sont au plancher : 1 150 euros, primes comprises, pour un nouvel embauché.
Cela faisait donc plusieurs mois que le ras-le-bol se faisait sentir dans les ateliers et que l'idée de " faire quelque chose " se propageait. Devant l'attitude provocatrice de la direction et son refus de toute discussion, la grève a été votée le jeudi 20 septembre pour le lundi suivant. C'était un petit événement dans cette entreprise prétenduement " familiale ", qui n'a quasiment jamais connu de grève, hormis un premier mouvement en 2002.
Les travailleurs réclamaient une augmentation de 3 % des salaires... contre le 0 % offert par la direction.
Appelée par la CGT et FO, la grève a été suivie, comme prévu, le lundi 24 septembre, par la totalité des travailleurs de la production, de l'entretien et par une partie des bureaux ; elle s'est prolongée le lendemain. Finalement, les travailleurs ont obtenu le rétablissement d'une prime de chaleur et le versement pour tous d'une prime exceptionnelle de 100 euros. La direction s'est engagée par ailleurs à indexer les salaires sur le niveau de l'inflation et à apporter des améliorations aux conditions de travail.
Toutes les revendications n'ont pas été satisfaites, mais les travailleurs d'Alpina ont en tout cas montré qu'ils peuvent faire valoir leurs droits et se faire respecter. La grève en est le meilleur moyen.