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- Lutte ouvrière n°2045
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Dans les entreprises
Solectron Canéjan (Gironde) : Des licenciements pour les travailleurs, des milliards pour les actionnaires.
Le trust Flextronics, qui a racheté son concurrent Solectron le 1er octobre 2007 pour former un géant mondial de 200 000 salariés, vient d'annoncer la fermeture du site de Canéjan une semaine après avoir annoncé celle de Châteaudun.
À Solectron-Canéjan, travaillaient en 2000 environ 4 500 travailleurs, dont la moitié d'intérimaires. Dans cette usine de câblage de cartes électroniques, après huit plans de licenciements, il ne reste plus que 540 travailleurs.
Solectron s'était installé au début des années 1990 en profitant des millions de subventions et d'exonérations que lui avaient consentis les collectivités locales. Mais depuis 2001, les plans de licenciements se sont succédé. La raison toujours mise en avant était " la concurrence des pays de l'Est et de la Chine ", alors que c'est Solectron lui-même qui faisait produire en Roumanie ou en Chine en y ouvrant des usines pour soi-disant " baisser les coûts "... sur le dos des salariés !
Car il n'a bien sûr jamais été question de " baisser les coûts ", en prenant sur les dividendes passés ou présents versés aux actionnaires pour baisser les prix ! En 2005, l'entreprise avait même renoué officiellement avec les bénéfices. En fait Solectron avait simplement trouvé de meilleurs endroits pour faire plus de profits.
Si Flextronics a racheté son concurrent, c'est pour l'éliminer du jeu capitaliste et " prendre ses parts de marché " comme ils disent cyniquement, en mettant des centaines de travailleurs au chômage. Le trust a pour cela déboursé la bagatelle de 3,6 milliards de dollars que les actionnaires et dirigeants de Solectron ont bien sûr empochés : il s'agit de leur prime pour avoir " valorisé " l'entreprise en y supprimant des milliers d'emplois.
Pour Flextronics, cette dépense et les fermetures qui vont avec ne sont qu'un investissement... qui devrait lui rapporter bien plus. Eh bien, s'il y a tant d'argent pour racheter le concurrent, il y en a aussi pour qu'aucun travailleur ne se retrouve sur le carreau ! Non aux licenciements !