Madagascar : Touché par la famine.01/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2048.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Madagascar : Touché par la famine.

Depuis des mois, les régions du sud de Madagascar subissent une sécheresse qui entraîne la famine (en malgache, kéré) et frappe les populations qui y vivent.

Ces régions sont constamment menacées par le kéré faute notamment d'approvisionnement en eau. Bien que récurrent, le kéré n'est pas pour autant une fatalité. La famine est due davantage à l'inaction des gouvernements successifs, aux ponctions prélevées par les capitalistes et la classe riche de Madagascar, et aux choix des pays occidentaux, prompts à piller les ressources du sol et du sous-sol malgache.

La production de riz étant nettement insuffisante pour nourrir la population, son importation ne cesse de croître, au grand bonheur des importateurs privés. Le capitaliste réunionnais François Caillé a demandé à l'État malgache 1 000 hectares pour produire diverses denrées et... les exporter ensuite vers la Réunion. À l'heure actuelle, il a obtenu une concession de 300 hectares.

Depuis le 1er janvier 2007, le président malgache a lancé son MAP (Madagascar Action Plan), qui veut un programme de développement sur cinq ans. Ce nouveau plan, tout comme le précédent, le bien mal nommé DSRP - Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté - ne vise pas à enrayer la pauvreté ni à supprimer la famine dans le pays. Le MAP concerne en premier lieu les infrastructures, c'est-à-dire les routes, les voies ferrées, les aéroports, les ports, les moyens de télécommunication et la formation des cadres malgaches. Il contribuera sans doute à faire prospérer les affaires des capitalistes locaux et étrangers, mais laissera 63 % de la population malgache dans l'insécurité alimentaire.

Quant au Programme alimentaire mondial de l'ONU, il n'a jamais fait reculer la misère. Pire, les responsables de ce programme ont trouvé le moyen d'engraisser la compagnie d'assurances française Axa-ré en lui passant des contrats, soi-disant pour débloquer rapidement des fonds en cas de sécheresse dans les pays pauvres. Le hic, c'est qu'Axa-ré ne verse les primes qu'en fonction d'un seuil minimum (et vraiment minimum) de pluviométrie.

Il y a une semaine, il a commencé à pleuvoir sur la région de Ambovombe-Androy. Avec un peu de chance, la situation pourrait être moins catastrophique que celle de l'an passé dans cette région. Mais qu'en sera-t-il des autres régions touchées par le kéré ?

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