Alcatel-Lucent : Emplois supprimés, profits sauvegardés09/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2049.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alcatel-Lucent : Emplois supprimés, profits sauvegardés

Alcatel-Lucent, un des leaders mondiaux du secteur des équipementiers de télécommunication, est aussi, et peut-être surtout, connu du grand public par les nombreux plans de suppressions d'emplois que cette entreprise a mis en oeuvre. Le dernier en date concernerait 4 000 travailleurs.

Alcatel-Lucent a été créé en 2006 par la fusion de l'entreprise française Alcatel et de l'entreprise américaine Lucent. Les activités de ce groupe concernent tous les développements liés aux infrastructures de télécommunications : les réseaux fixes mais aussi les réseaux sans fil GSM, GPRS, Wimax et autres Wifi.

L'ancien PDG d'Alcatel Serge Tchuruk siège au Conseil d'administration, quant à Patricia Russo, l'ancienne PDG de Lucent, elle assume la direction du nouveau groupe. Lorsque Alcatel-Lucent s'est constitué, les effectifs au niveau mondial étaient d'environ 79 000 salariés, dont 12 000 en France.

Les suppressions de postes n'ont pas commencé avec la constitution du groupe Alcatel-Lucent. Depuis 2003, selon les sources Alcatel, ce sont 21 365 emplois qui ont été supprimés dans le monde. Et ces chiffres ne concernent que la seule entreprise Alcatel. Avec l'annonce de la fusion, Russo et Tchuruk ont pratiqué dans un premier temps le « minimum patronal » dans ce genre d'opération, soit 10 % des effectifs totaux en moins, à savoir quelque 9 000 suppressions de postes. Puis ils en ont rajouté 3 500 autres pour cause de prétendus mauvais résultats, dont 1 500 en France sur huit établissements.

Cela n'étant pas encore « à la hauteur des espérances » des patrons et des actionnaires, la direction de l'entreprise a donc de nouveau surenchéri en proposant 4 000 suppressions de postes supplémentaires dans le monde, faisant ainsi passer les prévisions de pertes d'emplois depuis la fusion à 16 500 !

Et pourtant, dans les secteurs des télécommunications, nombre de besoins ne sont toujours pas satisfaits, sans que cela soucie les dirigeants de l'entreprise pour qui il n'est pas réellement question d'investir si les profits espérés ne sont pas suffisants, ou doivent se faire attendre trop longtemps. Le gros des investissements se concentre plutôt dans les rachats de sociétés déjà existantes et dans les fusions avec d'autres groupes en vue d'assurer des profits rapides.

Certes, pour justifier les coupes claires dans les effectifs, la direction invoque des pertes. Mais si Alcatel-Lucent parvient à les faire apparaître, c'est en incluant les charges dites de restructuration. C'est dire que tout ne va pas si mal pour la société qui cherche à toute fin à améliorer sa profitabilité sur le dos des salariés.

Ces derniers avaient déjà montré leur mécontentement, notamment lors d'une manifestation européenne qui a eu lieu le 15 mars dernier. Après les dernières annonces de la direction, il en faudra plus encore pour dire stop et montrer que les salariés qui produisent les richesses en ont assez des usines fermées, des suppressions d'emplois et des licenciements !

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