Depuis fin octobre, un mouvement de grève des étudiants contre la loi Pécresse sur l'autonomie des universités se développe dans différentes facultés, et il continue à s'étendre.

À Rouen, les étudiants des facultés de lettres et de psycho-sociologie sont en grève depuis une semaine. Une assemblée générale a réuni 1 200 étudiants le 30 octobre, et 2 000 le 5 novembre. Dans d'autres villes, les étudiants étaient aussi très nombreux à participer aux assemblées générales : 700 à Aix-en-Provence, 800 à Paris-Tolbiac, près d'un millier à Caen et à Toulouse-Le Mirail, où la grève a été votée, ainsi qu'à Tours, et des réunions sont prévues entre le 6 et le 9 novembre dans un certain nombre d'autres universités.

La loi « relative aux libertés et responsabilités des universités », dite loi Pécresse, votée au Parlement l'été dernier, accorde l'autonomie aux universités en matière de recrutement, de budget et de propriété immobilière.

Un des aspects de cette loi contre lequel les étudiants se mobilisent est le financement partiel des universités par des fonds privés, provenant notamment des entreprises, comme cela se fait dans le système américain. Ils craignent, à juste titre, un accroissement des inégalités entre universités pauvres et celles dites « de prestige », où sont enseignées des matières profitant directement aux entreprises.

Le gouvernement croyait habile de faire voter cette loi par le Parlement au mois d'août, en plein milieu des vacances. Il est rattrapé par la rentrée universitaire...