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- Lutte ouvrière n°2049
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Dans le monde
Émirats Arabes Unis : Travailleurs du bâtiment en grève
Fin octobre, plusieurs milliers d'ouvriers du bâtiment, pour la plupart indiens, pakistanais et bengladais, se sont mis en grève et ont manifesté à Dubaï, bloquant l'artère principale de la zone industrielle de Jebel Ali. Ils exigeaient des augmentations de salaire et une amélioration de leurs conditions de logement et de transport. D'autres grèves ont éclaté à la suite, malgré l'annonce par les autorités de Dubaï de l'expulsion et du bannissement à vie des manifestants, et les interventions des forces de police.
Interdites aux Émirats, grèves et manifestations ouvrières semblent cependant avoir été entendues par les dirigeants puisque, à Jebel Ali, les grévistes ont non seulement échappé à l'expulsion mais ont même repris le travail après avoir obtenu de leurs patrons quelques promesses. En l'occurrence, la firme Arabtec qui les emploie est en effet chargée de poursuivre la construction de la tour Burj Dubaï, l'immeuble le plus haut du monde, dont l'émirat a l'intention de faire l'une de ses vitrines touristiques. Le chef de la police a même ostensiblement menacé de poursuites les entreprises qui failliraient au respect des normes d'hygiène et de sécurité dans les foyers d'hébergement des travailleurs étrangers.
700 000 ouvriers du bâtiment, principalement asiatiques, travaillent dans ce pays composite de quatre millions d'habitants, employés essentiellement à la construction de luxueux centres commerciaux, hôtels pour milliardaires ou îles artificielles, pour des salaires allant de 150 à 180 dollars (de 100 à 125 euros). Une précédente grève, en mars 2006 à Burj Dubaï, avait déjà fait poser les outils à plusieurs milliers d'entre eux.
Le « boom » dans la construction émiratie suscite sans doute bien des appétits de profit, locaux et internationaux. L'exploitation des ouvriers du bâtiment commence à son tour, semble-t-il, à entraîner des grèves.