Les explosions dues au gaz : Manque de sérieux de GDF et des entreprises du BTP09/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2049.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les explosions dues au gaz : Manque de sérieux de GDF et des entreprises du BTP

L'explosion provoquée par un engin de chantier qui a éventré une conduite de gaz à Bondy, le 30 octobre, a entraîné une réaction quasi unanime parmi le personnel de Gaz de France confronté au problème des chantiers. Dans la région parisienne, tout au moins, tous les gaziers déclaraient que ce genre d'accident avait failli leur arriver un jour !

En effet le personnel est complètement débordé. Les bureaux sont bourrés de dossiers en attente de traitement. Pour les demandes de branchement gaz, on peut attendre jusqu'à dix-huit semaines avant d'obtenir satisfaction. C'est un record qui n'est pas seulement dû à GDF, les retards administratifs y sont aussi parfois pour quelque chose.

À cause du sous-effectif, certains agents doivent enchaîner période d'astreinte sur période d'astreinte, sans pouvoir dormir correctement.

La mise à jour des plans de branchements se fait avec retard. Il y a quelques années, pour résorber un retard justement, GDF avait fait faire le travail par des intérimaires, plus ou moins à la va- comme-je-te-pousse.

Les travaux de tranchées et autres sont le plus souvent confiés à des sous-traitants. Et, en principe, des « chargés d'affaire » de GDF doivent veiller à bien préparer le travail, et ensuite à vérifier que c'est correctement fait.

Mais les chargés d'affaire ne sont pas assez nombreux. Les travaux ne se terminent pas toujours à la date prévue. Il n'y a pas toujours de chargé d'affaire sur les lieux au moment où ça se termine. L'entreprise qui a effectué les travaux doit fournir des plans permettant la mise à jour. Mais les mesures inscrites sur ces documents sont souvent approximatives et on ne peut plus rien vérifier une fois la tranchée rebouchée.

Bref, la catastrophe de Bondy, parmi bien d'autres, n'étonne personne.

Dans le cas précis de Bondy, l'enquête déterminera si c'est Gaz de France ou l'entreprise du BTP qui est responsable, voire les deux.

Mais ce qui est certain, c'est que la façon démente de procéder de la part de GDF, bien plus préoccupé par ses bénéfices et son mariage avec Suez que par la sécurité des ouvriers qui travaillent sur ces canalisations et celle des populations environnantes, ne peut que favoriser ce type d'accidents.

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