Sans-logis et mal-logés : Un logement décent, c'est un droit !09/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2049.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sans-logis et mal-logés : Un logement décent, c'est un droit !

La ministre du Logement, Christine Boutin, a traité de « meute » les familles qui campent depuis un mois rue de la Banque, près de la Bourse, à Paris, pour réclamer un logement pérenne.

Et suite à l'installation d'autres tentes dans d'autres lieux, comme place de Stalingrad et, depuis le 18 octobre, à cause d'un incendie rue Godefroy-Cavaignac dans le 11e arrondissement, la ministre a décidé de régler à sa manière ce problème humain : elle s'est déclarée « déterminée à ne pas tolérer que des campements s'installent dans Paris ». Elle envoie les CRS disperser ces rassemblements publics et elle insulte ceux qui les soutiennent les accusant « d'instrumentaliser la pauvreté ».

Dans le même temps, face au public, mardi 6 novembre sur France-Inter, elle a admis que la situation est « catastrophique, qu'il faut que nous construisions, car depuis 20 ou 30 ans, on n'a pas construit. »

Cela est parfaitement vrai, trois millions de personnes sont mal logées en France, dont un million sont même privées de domicile personnel, logeant en hôtels borgnes, en hébergements provisoires ou dans des campings.

Mais, en 2007, 117 000 logements sociaux seulement devraient sortir de terre et, en 2008, le budget du logement de Boutin n'en prévoit que 142 000. Voilà tout l'effort que le gouvernement est prêt à consentir face à cette « catastrophe » !

Le gouvernement n'est certes en place que depuis six mois. Mais de Sarkozy à Fillon, ce sont les mêmes hommes qui étaient au pouvoir durant les cinq années précédentes. Et malgré sa prétention à la rupture avec le passé, ce gouvernement non seulement n'a pas mis en chantier un nombre substantiel de logements, mais pas même un plan destiné à sortir de cette situation que Boutin reconnaît catastrophique. Sa priorité est de multiplier les aides aux promoteurs immobiliers privés pour construire des logements privés, 400 000 par an sont programmés. Car, Sarkozy l'a promis : « Chaque Français deviendra propriétaire ». S'il a les moyens d'emprunter sur 30 ou 50 ans !

En ce début d'hiver, Christine Boutin, comme tous ses prédécesseurs depuis 20 ans, interprète son rôle sur la scène gouvernementale : compatir au manque de logements sociaux, promettre d'en construire mais en faire moins que le minimum... quitte à demain verser une larme sur les morts de froid !

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