- Accueil
- Lutte ouvrière n°2049
- Une année en or... pour les patrons
Leur société
Une année en or... pour les patrons
Le mensuel Capital du mois de novembre fait le point sur les revenus (salaires, avantages et stock-options) des grands patrons français, pour qui 2006 a été une « année en or ». Les cinquante patrons les mieux payés gagnent en moyenne 3,8 millions d'euros par an, soit 316 ans de smic !
La palme revient à Louis Schweitzer, ex-PDG de Renault et toujours président du conseil d'administration, qui a touché presque douze millions d'euros dans l'année, dont onze de plus-value sur ses stock-options. Il est talonné de près par le patron de la Société Générale, Daniel Bouton, qui s'est accordé une augmentation de salaire de 25 %, sans doute pour se consoler de n'avoir touché que sept millions et demi d'euros de plus-value sur ses stock-options !
Mais ces revenus ne sont parfois pas grand-chose en comparaison des dividendes qu'ils touchent quand ils sont actionnaires. Car ce sont les actionnaires, c'est-à-dire ceux qui possèdent les entreprises, qui acceptent de verser aux PDG qu'ils ont embauchés de tels salaires, de très loin inférieurs à leurs propres revenus. Cette année, les bénéfices des entreprises du CAC 40 ont progressé de 15 %, mais la part des profits distribuée aux actionnaires a bondi de 35 % ! Ainsi Bernard Arnault, du groupe LVMH, a touché 326 millions d'euros en tant qu'actionnaire. Cela lui vaut d'être l'homme le plus riche de France et la septième fortune du monde. Quant à Arnaud Lagardère, dont on a beaucoup entendu parler, il a réussi, alors que le bénéfice de son groupe EADS plongeait de 60 %, à en récupérer tout de même douze millions pour sa cagnotte personnelle.
Quant aux retraites de ces messieurs, elles sont aussi dorées que leurs « parachutes » en cas de licenciement, comme en témoigne Bertrand Collomb, ex-PDG des cimenteries Lafarge, qui lui ont garanti une retraite d'un million d'euros par an jusqu'à la fin de ses jours ; rien à voir avec les « privilèges » des cheminots !
Ce sont bien sûr les mêmes qui licencient à tour de bras, expliquent aux salariés qu'il est impossible de les augmenter et que les chômeurs sont des « assistés ».