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Leur société
Logements HLM : La politique du vide.
La délégation ministérielle à la Ville publie chaque année un rapport sur la rénovation urbaine.
Un plan de réhabilitation et de reconstruction des logements sociaux dans un certain nombre de quartiers sensibles a prévu, entre 2004 et 2013, la construction de 250 000 logements locatifs, remplaçant 250 000 logements vétustes et démolis, et la réhabilitation de 400 000 logements du même type. Or si on démolit vite, la reconstruction, elle, est beaucoup plus lente. En 2004 et 2005, on a construit un peu plus de cinq logements pour dix détruits. En 2006, le rapport construction/démolition s'est, paraît-il, amélioré en passant à sept sur dix.
Par ailleurs, on démolit de grands logements et on en construit de plus petits : les appartements de plus de cinq pièces constituent 48 % des démolitions, contre 10 % des constructions, et les moins de trois pièces représentent 24 % des démolitions contre 64 % des constructions.
La ministre du Logement, Christine Boutin, prétend qu'il faut d'abord démolir pour récupérer le terrain et construire ensuite, comme s'il n'existait pas, y compris en agglomération, des terrains réquisitionnables. Elle promet qu'en 2013 on aura reconstruit tout ce qui aura été démoli, sauf dans les zones en déclin démographique.
Mais dans l'immédiat, le gouvernement va accroître la pénurie de logements sociaux et rejeter la population la plus démunie, entre autres les familles nombreuses, mais pas seulement, loin de ces zones urbaines : où ? ailleurs, bien loin des centres-ville ? dans des bidonvilles ? Sûrement pas, en tout cas, dans les banlieues qui refusent catégoriquement de s'encombrer de HLM et surtout de leurs locataires, comme Neuilly, la ville dont Sarkozy fut longtemps maire et qui ne compte toujours que 3,2 % de logements sociaux, au lieu des 20 % théoriquement fixés par la loi.