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Dans les entreprises
Inégalités salariales hommes-femmes : Injustice sociale et bla-bla politicien
C'est, officiellement, pour hâter l'application de la loi du 23 février 2006 sur la suppression des écarts salariaux hommes-femmes que s'est tenue, lundi 26 novembre, une Conférence nationale réunissant des représentants du gouvernement, du patronat et des syndicats de salariés.
Sarkozy, durant sa campagne présidentielle, avait promis une telle conférence. Il faut dire que, malgré l'adoption de trois lois - Roudy en 1983, Génisson en 2001, Ameline en 2006 - sur ce même sujet, pas grand-chose n'a changé.
Des écarts et discriminations qui persistent
Les salaires féminins sont toujours de 19 % inférieurs à ceux de leurs collègues masculins (chiffre 2002 donné dans le rapport de la Conférence). Les femmes sont toujours souvent cantonnées dans les professions les moins payées. Même dans les branches ou entreprises où elles sont très majoritaires, les postes d'encadrement et plus encore de direction restent largement masculins. Quant aux emplois à temps partiel, bien plus souvent imposés que choisis, ils sont le lot de près d'une salariée sur trois. 82 % de ces emplois sont occupés par des femmes, dans les services, la distribution, avec des salaires dérisoires, des emplois du temps émiettés qui ne permettent même pas de s'occuper un peu plus de ses enfants...
S'agissant du chômage, là encore, les femmes sont plus mal loties que les hommes puisqu'il y a, officiellement, 8,7 % de chômeuses contre 7,5 % de chômeurs. Et, bien sûr, cette cascade d'inégalités se retrouve quand les femmes partent en retraite : seules 44 % d'entre elles ont une carrière complète permettant de prétendre à une retraite à taux plein qui, de toute façon, sera moindre en moyenne que celle d'un homme ayant travaillé le même temps. Toujours selon le rapport de la Conférence, la retraite moyenne féminine était en 2001 de 606 euros par mois, soit même pas la moitié de la retraite moyenne masculine (1 372 euros) !
Des lois et dispositions non appliquées
Le constat n'est certes pas nouveau. Et malgré les lois déjà citées, le tableau s'est même, en partie, dégradé. Les femmes ont été les premières victimes des effets de la crise économique : temps partiel imposé, emplois précaires, chômage plus élevé... Quant aux dispositions censées corriger certaines disparités, elles n'ont pas ou peu été appliquées. La disposition dite RSC (" rapport de situation comparé "), qui est censée obliger les entreprises de plus de 50 salariés à faire un bilan annuel des disparités et à y proposer des remèdes, n'est appliquée que par un tiers des entreprises. Quant aux négociations, en principe obligatoires, sur l'égalité professionnelle hommes-femmes, depuis 2002 elles n'ont abouti qu'à... 1 112 accords ! Et, selon le ministère du Travail, moins de 5 % des entreprises de plus de dix salariés avaient signé des accords sur ce thème en 2005.
Avec la Conférence du 26 novembre, cela va changer, parole de ministre du Travail. L'égalité devra être réalisée " dans les deux ans " déclarait, en mai dernier, le ministre Xavier Bertrand. Pour résorber les écarts de salaires avant fin 2009, des sanctions, payables en 2010, ont même été prévues.
Tant mieux, bien sûr, si ces (pas si nouvelles) dispositions de la Conférence aidaient un peu à gommer certaines inégalités entre hommes et femmes au travail, même si on peut en douter ! Et puis, d'ici à 2009, si rien ne change de notable, et comme de toute façon le patronat, lui, n'a aucune raison de changer son attitude vis-à-vis des salarié(e)s, il sera toujours temps de préparer... une prochaine conférence sur le même sujet.