L'usine Lajous Industrie, une entreprise de sous-traitance automobile de 430 salariés située à Compiègne et qui travaille surtout pour PSA, a été mise en liquidation judiciaire le 6 septembre dernier. Elle avait été rachetée il y a quelques années par le groupe italo-néerlandais Euralcom. Le patron a eu le temps de licencier des dizaines de travailleurs, de bloquer les salaires, avant de décider de se débarrasser de l'ensemble des usines d'Euralcom-France.

Mi-novembre, les salariés ont appris que l'usine était reprise par le groupe espagnol CIE Automotive. Mais ce repreneur avait annoncé dès le départ qu'il ne garderait que 250 salariés, ce qui signifie 180 suppressions d'emplois. Pourtant CIE Automotive est le quatrième fournisseur espagnol de composants pour le secteur automobile. D'après la CNMV (Commission nationale du marché des valeurs espagnole) l'entreprise, qui possède une trentaine d'usines dans le monde et totalise 5 800 salariés, a augmenté son bénéfice de 16,6 % au premier semestre 2007. Elle avait affiché un bénéfice net de 43 millions d'euros en 2006, en augmentation de 23 % par rapport à l'exercice précédent.

Les actionnaires ont, autrement dit, largement de quoi reprendre la production sans aucun licenciement. Mais, comme beaucoup d'autres groupes capitalistes, CIE achète et revend des usines et à chaque fois restructure dans le seul but de les rendre encore plus rentables.