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Leur société
De la franchise au mensonge
Bruno-Pascal Chevalier, le malade du sida qui fait la grève des soins depuis plus de trois mois, pour protester contre l'instauration des franchises médicales, a reçu un courrier de Nicolas Sarkozy, tentant très maladroitement de défendre sa politique en matière de santé. Reprenant au passage son laïus en forme d'aveu sur ces franchises qui permettront, d'après lui, de " mieux prendre en charge des millions de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, du cancer ou en soins palliatifs ", le chef de l'État prétend que " les franchises ne privent pas de soins les plus vulnérables " puisque " les plus démunis en sont exonérés, ainsi que les enfants et les femmes enceintes "; il affirme " les franchises sont assurables par les organismes complémentaires dans le cadre des contrats responsables ".
C'est faux ! Plusieurs associations de malades et les dirigeants des mutuelles ont relevé ce mensonge. En effet, quand le gouvernement a instauré les franchises médicales, il a tenu à dissuader les assureurs de complémentaires et les mutuelles de les rembourser. Il est prévu que si ces organismes le faisaient quand même, certains avantages fiscaux très importants leur seraient supprimés. Résultat, les " contrats responsables " ne remboursent pas les franchises.
L'instauration des franchises médicales est un acte sauvage et nocif. À cause de l'aspect financier, bien sûr, puisque les sommes restant à la charge des malades vont atteindre des sommes très importantes. Sur le fond ensuite, car le gouvernement vise ainsi à culpabiliser les malades, à les rendre " responsables " de leur maladie. C'est ignoble.
Bertrand GORDES
L'absurdité de la "concurrence"
Pour ne prendre qu'un exemple, celui du paracétamol, un des médicaments les plus utilisés contre la douleur et la fièvre.
Si on ne tient compte que des spécialités dans lesquelles il est le principe actif unique, le paracétamol est commercialisé par... dix laboratoires de l'industrie pharmaceutique - dont des très gros, tels Sanofi-Aventis, Bristol-Myers- Squibb, Glaxo, etc. - auxquels viennent s'ajouter... quinze entreprises commercialisant des génériques qui sont loin d'être tous les mêmes que les précédents.
Dans chacun il est mis sous forme de comprimés ou autres, et mis en boîtes qui sont imprimées avec des noms différents. Puis, des commerciaux le proposent aux médecins et pharmaciens. Puis il est acheminé par des transporteurs, etc. etc.
Un des exemples, s'il en fallait, du gâchis et de l'absurdité entraînés par cette économie basée sur la concurrence.