Pour la deuxième fois en deux ans, une manifestation " ville morte " était organisée par les syndicats à Rumilly pour protester contre les annonces de fermetures ou de restructurations en cours dans la région, qui touchent particulièrement l'industrie.

Le 10 janvier dernier, la fermeture du site Salomon de Rumilly était annoncée pour 2008 avec la disparition de 284 postes : c'est la dernière phase d'une succession de plans de licenciements ces dernières années.

La manifestation est partie de l' usine de Salomon (groupe Amer, premier équipementier sportif mondial) qui fabrique des skis. De nombreuses délégations d'entreprises inquiètes pour l'emploi ou les salaires (Dynastar - filiale de Quiksilver, SNR, Staubli) étaient présentes. Puis ce fut le passage devant le principal employeur de la ville, Tefal, où beaucoup attendaient la manifestation. Moment émouvant quand les deux groupes se sont rejoints : les craintes pour l'emploi sont fortes chez Tefal, où il n'y a plus d'embauche depuis des années et où les investissements massifs de ces derniers temps en Chine et au Vietnam font craindre les délocalisations.

Des pancartes disaient l'amertume des uns : " Amer m'a tué " ; d'autres attaquaient le président : " Encore merci Sarkozy " et dénonçaient " les stratégies financières (qui) mettent les salariés sous terre ". Le slogan " interdiction des licenciements " était repris par certains.

Au centre-ville, une brochette d'élus, de droite pour la plupart, écharpes bleu-blanc-rouge en bandoulière, attendait le cortège et fit un bout de chemin, assez discrètement. Et pour cause : une bonne partie d'entre eux n'a aucune envie de heurter le patronat.

Cette manifestation a donc rassemblé chaleureusement des embauchés, des intérimaires, des licenciés et retraités... conscients, comme le disait la banderole de tête, qu'il faudra bien " Agir ensemble " pour empêcher ces mauvais plans.