Cinq individus ont été mis en examen pour avoir, dans la nuit du 1er au 2 février, proféré des slogans nazis et avoir crié : " Mort aux Juifs ! " dans un pub d'Amiens. Le groupe comprenait trois policiers. En prime, si l'on ose dire, ces émules du " White power " (cri de ralliement des skinheads néo-nazis) avaient menacé de représailles le patron de l'établissement, qui les avait reconnus. Et le jour même où ce dernier avait finalement déposé plainte, sous la pression semble-t-il de certains consommateurs choqués, un des policiers était revenu au bar pour lui proposer de " s'arranger ".

L'affaire ayant fait quelque bruit, on a ensuite appris que des jeunes gens d'origine maghrébine avaient eux aussi déposé plainte. Sur une photo ayant paru dans un journal, ils venaient de reconnaître parmi ces policiers plusieurs de ceux qui, peu après les événements du pub, mais cette fois dans un autre établissement, les avaient insultés, giflés, menaçant d'une de leurs armes un de ces jeunes en promettant de lui " mettre une balle dans la tête ".

Il paraît que les policiers mis en cause - des membres de la BAC (brigade anti-criminalité), l'un d'eux étant même officier de justice - étaient " bien notés (et) avaient reçu plusieurs lettres de félicitation ", selon leur hiérarchie.

C'est sans doute pourquoi, suspendus et inculpés pour apologie de crime contre l'humanité et provocation à la haine raciale, ces sinistres individus ont... été laissés en liberté. C'est la " tolérance zéro " façon Sarkozy.