Minimum vieillesse : Une augmentation dérisoire16/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2063.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Minimum vieillesse : Une augmentation dérisoire

À quelques semaines des élections municipales, Xavier Bertrand et François Fillon viennent de redécouvrir l'un des " projets phares " du candidat Sarkozy : l'augmentation des retraites pour atteindre un niveau permettant de " vivre décemment ".

En réalité, les propositions gouvernementales ne vont pas bien loin. Elles se limitent à une augmentation de 5 % du minimum vieillesse, allocation versée aux personnes de plus de 65 ans les plus défavorisées. Pour les 600 000 personnes qui touchent cette allocation, dont le montant actuel n'excède pas 628 euros par mois, cela ne représentera qu'un gain de 1 euro par jour. Une augmentation qui est bien loin de compenser la flambée des prix des produits alimentaires de première nécessité, la hausse des loyers et celle du fioul ou du gaz utilisés pour le chauffage domestique.

Pour rendre un peu plus présentable cette mesure, les ministres concernés se sont empressés de souligner que leur plan prévoyait un relèvement du minimum vieillesse de 25 % sur cinq ans. Mais au rythme où vont les choses, cette augmentation sera à peine suffisante pour que cette allocation suive celle du coût de la vie. Les ministres ont également ajouté que les pensions de réversion, actuellement fixées à 54 % du montant de la pension du conjoint décédé, seraient relevées à 60 %. Ils sont néanmoins restés dans le vague quant à la date d'application de cette mesure.

Enfin Sarkozy lui-même a annoncé qu'une prime de 200 euros serait versée, début avril, aux bénéficiaires du minimum vieillesse. Mais il ne s'agit que d'une avance sur l'augmentation de 5 % annoncée.

Au-delà des effets d'annonce, ce ne sont donc pas ces promesses qui vont permettre d'améliorer le sort des retraités. Même augmenté de 5 %, le montant du minimum vieillesse restera bien loin de permettre à ses 600 000 bénéficiaires de vivre décemment. Ils resteront même bien en dessous du seuil de pauvreté, fixé en France à 817 euros par mois. Quant aux retraités touchant à peine plus que ce minimum vieillesse - et ils sont nombreux, notamment parmi les femmes (64 % touchent moins de 900 euros par mois) - le gouvernement ne revient pas sur l'aumône de 1,1 % accordée au 1er janvier ; il se contente de renvoyer le problème à de futures négociations. Résultat, un retraité sur deux continuera à toucher moins que le smic.

Le gouvernement prétend avoir fait de l'augmentation des retraites une de ses priorités ! Qu'est-ce que ce serait, sinon ?

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