L'atelier de maroquinerie de luxe Auguste Thomas, sous-traitant de Louis Vuitton, installé à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, est menacé de fermeture et 39 des 46 salariés se retrouvent licenciés.

La direction veut délocaliser les fabrications à Semur-en-Auxois, à côté de Dijon. Elle dit avoir proposé des reclassements dans ses usines de province : à Semur-en-Auxois bien sûr, mais aussi à Troyes dans l'Aube, à Bapaume dans le Nord ou à Montmirail dans la Marne. Appeler cela des propositions, en sachant que c'est inacceptable pour la plupart des salariés, c'est se moquer du monde.

Mais la direction n'en est pas restée là. Elle a osé proposer aux travailleurs une indemnité de licenciement supplémentaire de... 40 euros par année de présence. Aujourd'hui elle propose 300 euros. Dans cette industrie du luxe travaillant pour Vuitton, c'est se payer carrément leur tête. Le moins cher des sacs de cette marque, fabriqué par ces travailleurs, est vendu au prix d'un smic mensuel, soit aux alentours de 900 à 1 000 euros. Pour ce patron, une année de travail d'un ouvrier vaut donc trois fois moins cher qu'un sac à main !

Les travailleurs du site, eux, réclament 2 000 euros d'indemnité par année de présence, ce qui serait encore peu de chose pour des salariés, dont plusieurs couples, qui vont se retrouver au chômage dans une situation où les emplois se réduisent comme peau de chagrin.

Jeudi 6 mars, ils doivent aller manifester devant le siège de Louis Vuitton sur les Champs- Élysées pour tenter d'obtenir du " donneur d'ordres " ce que leur refuse leur patron. Et ce ne serait que justice car, comme le disait l'un d'entre eux, " Vuitton, ce n'est pas eux, c'est nous ! Sans nous il n'y aurait pas de sacs ! "