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Leur société
Hausse des prix : La ministre se paye notre tête
Après les hausses des prix spectaculaires révélées par 60 millions de consommateurs, et quelques jours avant les élections municipales, la ministre de l'Économie a mandé une cinquantaine d'enquêteurs de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour inspecter les factures des centrales d'achat des six grands de la distribution, dont Carrefour, Auchan et Leclerc. 80 grandes surfaces auraient également reçu la visite d'inspecteurs de la DGCCRF.
Sans surprise, la hausse des prix est confirmée officiellement par les services de Christine Lagarde, qui commencent néanmoins par contrer l'enquête de l'association de consommateurs. Les prix relevés dans les grandes surfaces visitées " sont 13,4 % moins élevés que ceux des mêmes produits pointés par 60 millions de consommateurs ", notent-ils dans leur communiqué. Le journal aurait effectué ses relevés sur des sites internet et sur des produits en promotion.
Les enquêteurs officiels de la DGCCRF ont cependant constaté des augmentations : de " 0,5 % à 21 % " entre décembre 2007 et début 2008 dans les tarifs de vente des fournisseurs aux distributeurs, et " de 0 à 27 % " chez ces derniers pour la revente aux consommateurs. Bercy stigmatise en particulier les industriels de la charcuterie, " dont la matière première est en baisse " et ceux qui produisent " certains produits laitiers ", et félicite Leclerc et Intermarché pour leur " relative maîtrise " des prix.
En tout cas, les hausses existent bel et bien. Et alors ? Alors rien. Lagarde va organiser une réunion des " fournisseurs, distributeurs de toutes catégories et représentants des consommateurs pour demander à tous les acteurs de jouer le jeu de la transparence et mieux identifier les produits sur lesquels les augmentations de prix ont été amorties ". En dehors d'une table ronde et de grosses étiquettes bien visibles, la ministre avance... des bons conseils. " Les consommateurs ont particulièrement intérêt à comparer les prix et à faire jouer la concurrence. "
À condition de n'avoir que cela à faire et de l'argent à gaspiller en déplacements, on doit en effet pouvoir acheter ses légumes chez l'un, sa lessive chez l'autre, attendre pour se payer des yaourts et des pâtes...
On peut surtout exiger que les salaires, les pensions et les allocations rattrapent les prix et soient indexés sur ces derniers !