Depuis le 4 mars, des centaines de lycéens se mobilisent pour empêcher l'expulsion d'un de leurs camarades de classe. Julio est un jeune de 17 ans, d'origine angolaise, arrivé seul en France en 2007, scolarisé à Rennes et hébergé dans un foyer pour mineurs. Il a été arrêté ce jour-là par la Police de l'Air et des Frontières à l'occasion de contrôles systématiques de papiers organisés sur toute la ville, puis enfermé au centre de rétention administrative près de Rennes, en attente de procédure d'expulsion du territoire.

Dans son lycée, le choc a été tel que le jeudi 6 mars une impressionnante assemblée générale de 500 personnes, enseignants et élèves, a décidé de manifester devant la Cité judiciaire où Julio devait être jugé en comparution immédiate.

D'après le juge des libertés, son système pileux et des tests osseux prouveraient que Julio serait majeur et donc expulsable ! Cette méthode pour déterminer l'âge, datant de 1935, est pourtant contestée par les scientifiques car elle ne détermine l'âge qu'à 18 mois près... Julio a donc été renvoyé au centre de rétention.

Les informations ont vite circulé et, le lendemain, plus de 300 personnes se sont réunies devant la préfecture. Lundi 10 mars, à nouveau, plus de 300 lycéens et enseignants sont venus soutenir Julio devant le tribunal administratif, qui a pourtant décrété son maintien en rétention. En parallèle, le recteur de l'académie de Rennes a ordonné au proviseur du lycée de ponctionner les salaires des enseignants mobilisés, ce qui ajoute à l'écoeurement et à la révolte.

Mardi 11 mars, la mobilisation s'est amplifiée grâce à une tournée des lycées et il y a eu jusqu'à 2 000 jeunes à manifester au moment le plus fort.

Finalement, la préfecture a préféré reculer et, dans la soirée, elle a annoncé que le préfet régularisait la situation de Julio " à titre exceptionnel et humanitaire ". Un succès de la solidarité !