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Leur société
JO : Diplomatie et hypocrisie, disciplines olympiques
Les Jeux olympiques qui vont s'ouvrir en août prochain à Pékin, avant même d'être l'occasion d'une confrontation entre les sportifs de différentes disciplines, sont, comme les précédents, une formidable vitrine pour les groupes commerciaux qui y investissent des milliards, en espérant un retour conséquent sur investissement : souvenons-nous, et c'est un exemple parmi bien d'autres, des jeux d'Atlanta qui ont servi à la promotion de Coca-cola.
Mais c'est aussi une occasion pour les gouvernements des différents États de s'exhiber, en premier lieu ceux des pays organisateurs, mais aussi ceux des pays participants. Les âpres discussions qui se déroulent périodiquement, tous les quatre ans, pour les JO afin de désigner le futur pays organisateur, n'ont rien à voir avec le flair-play qui, essaie-t-on de nous faire croire, serait de règle dans le domaine du sport.
Il est donc tout à fait naturel et légitime que des opposants tentent d'utiliser cette opportunité, cet immense porte-voix à l'échelle de la planète, pour se faire entendre. C'est ce qu'ont fait des militants de " reporters sans frontière ", en brandissant inopinément une banderole devant les caméras de télévision, lors de la cérémonie de départ de Grèce de la flamme olympique, pour dénoncer la répression du gouvernement chinois au Tibet. Ils s'indignent et dénoncent - et il y a de quoi - la prudence et les contorsions verbales embarrassées des officiels français qui, dans un premier temps, se sont montrés fort peu bavards, et qui appellent seulement désormais le gouvernement chinois à " plus de retenue ".
En réalité, Sarkozy (qui affirmait sans rire en mai 2007 qu'il ne croyait pas " à la realpolitik qui fait renoncer à ses valeurs sans gagner de contrats ") comme son gouvernement, comme leurs prédécesseurs et les gouvernements d'autres pays, se moquent bien de l'application des Droits de l'homme en Chine, comme ils s'en moquent d'ailleurs sur le reste de la planète Quant aux droits des peuples, ils ne s'en soucient pas davantage.
Les prises de positions des uns et des autres à l'égard de la Chine relèvent uniquement des intérêts diplomatiques du moment, voire plus prosaïquement des intérêts commerciaux immédiats des différents gouvernements, c'est-à-dire des gros contrats que cela signifie. Dire cela est une banalité, mais c'est quand même une bonne chose que cette hypocrisie dans les rapports diplomatiques puisse apparaître aux yeux du plus grand monde.
Même si les images de la banderole réclamant plus de libertés au Tibet n'a pas pu être vue par les téléspectateurs chinois, elle a au moins pu être vue par les téléspectateurs en France et dans d'autres pays. Et c'est tant mieux.