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Leur société
Ascenseurs : Ascensoristes rapaces, État complaisant
Selon un constat d'UFC-Que choisir, les frais d'entretien et de rénovations des ascenseurs ont considérablement augmenté. Sur la base d'une enquête portant sur 450 devis, l'association a chiffré leur montant à 22 000 euros, soit 1 200 euros par copropriétaire ou locataire. C'est le double du montant estimé lors du vote de la loi dite " Robien " de juillet 2003, adoptée après plusieurs accidents graves d'ascenseurs.
Cette loi, qui prévoyait notamment la sécurisation des appareils, avait fixé trois étapes dont la première se terminait en juillet 2008 et concernait la sécurisation des portes et la prévention des chutes.
UFC-Que choisir dénonce les ascensoristes qui ont profité de l'échéance pour " proposer des travaux supplémentaires et des équipements sophistiqués que les copropriétaires ne distinguent pas toujours de ce qui est obligatoire ".
Il y a plus d'un mois et demi, une plainte a été déposée par sept bailleurs sociaux, dénonçant le manque chronique d'entretien des ascenseurs qui conduit à immobiliser quotidiennement une proportion de 5 % des 8 000 appareils en fonction dans les immeubles qu'ils gèrent.
La Fédération des ascenseurs, qui représente le patronat de ce secteur, explique quant à elle que les majorations de tarifs correspondraient au souhait des copropriétaires de profiter " de l'obligation légale de rénovation pour entreprendre des rénovations plus complètes, voire carrément changer d'appareil ". Elle prend prétexte d'un manque de techniciens qui tirerait les prix des rénovations à la hausse. Comme si, sur ce marché dominé à 91 % par quatre sociétés : Otis, Schindler, ThyssenKrupp et Koné, celles-ci n'avaient pas les moyens d'embaucher et de former les ascensoristes nécessaires !
Dans cette situation, le gouvernement aurait fort bien pu se donner les moyens législatifs d'obliger les ascensoristes à finir les travaux dans les temps sans abuser de la situation. Mais il a préféré accéder à la demande de report de l'échéance de modernisation, en la fixant désormais à juillet 2010, tout en ne faisant rien pour contraindre les géants du secteur à baisser leurs tarifs. Au risque de laisser perdurer une situation critique dans les immeubles HLM et de voir s'y produire d'autres accidents.