Carte "famille nombreuse" : Le gouvernement a dû reculer18/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2072.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Carte "famille nombreuse" : Le gouvernement a dû reculer

Le tollé provoqué par l'annonce de la suppression de la carte famille nombreuse a contraint le gouvernement à reculer. Sarkozy en personne a annoncé non seulement son maintien, mais même son extension aux familles monoparentales.

Pourtant, quelques jours auparavant lors d'une réunion d'un Conseil de modernisation des politiques publiques, le gouvernement avait annoncé qu'il cesserait de verser à la SNCF la compensation de 70 millions d'euros pour manque à gagner que lui imposait l'existence des tarifs sociaux. Ce qui aurait eu pour conséquence la suppression des réductions des cartes famille nombreuse et des billets congés-payés ainsi que des réductions sur les trajets domicile-travail pour les étudiants ou les apprentis.

Même s'il avait très vite tenté d'en minimiser les conséquences, s'empressant de dire que la SNCF proposerait en compensation des tarifs commerciaux pour les bénéficiaires de ces réductions, le gouvernement avait dû faire face à des protestations venues de toutes parts : des associations familiales, et même des rangs de la droite ; à tel point que Jean François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée, s'était senti obligé de parler de " grand cafouillage " au sein du gouvernement.

Imperturbable, Sarkozy a annonçé, comme s'il n'était pour rien dans la décision de suppression des tarifs sociaux, que ceux-ci " relevaient de la politique familiale et que l'État continuerait à les prendre en charge ", allant même jusqu'à dire qu'il n'avait jamais été question de les modifier.

Mais si le gouvernement s'est montré, une fois de plus, maladroit, il n'en a pas moins montré sur quel terrain il maraudait. Une dépense, pourtant mineure par rapport au budget global, est encore trop coûteuse quand elle est destinée à alléger les dépenses des milieux populaires. Et les mesures proposées dans ce Conseil de prétendue modernisation vont toutes dans le sens de réduire la part destinée à la population.

Reste que si la seule indignation, bien légitime, suscitée par l'annonce de la suppression de la carte famille nombreuse a été suffisante pour obliger Sarkozy et sa suite à faire machine arrière et même à élargir les critères d'attribution de la carte, c'est que ce gouvernement n'est pas si fort et sûr de lui qu'on le croit.

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