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- Lutte ouvrière n°2073
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Dans les entreprises
Port Autonome de Marseille-Fos : Lutte contre la privatisation.
Les grutiers et les portiqueurs ont cessé le travail sur le Port Autonome de Marseille-Fos durant quatre jours. La grève devait reprendre mercredi 23 avril, le jour où le projet de réforme des Ports Autonomes sera présenté au conseil des ministres par Dominique Bussereau, secrétaire d'État en charge des Transports, alors que la CGT appelait à 24 heures de grève à l'échelle nationale.
Ce « Plan de relance des Ports » s'appliquerait aux sept ports autonomes de Marseille, Le Havre, Dunkerque, Nantes-Saint-Nazaire, La Rochelle, Rouen et Bordeaux. Des grèves ou des débrayages ont eu lieu dans ces différents ports depuis jeudi 17 avril.
Le chapitre du projet, que refusent les syndicats et les travailleurs du Port, concerne les activités de maintenance et d'outillage qui ne relèveraient plus des ports autonomes, désormais appelés Grands Ports Maritimes. Les grues, les portiques et autres matériels servant à la manutention portuaire ou à la maintenance seraient transférés à des entreprises privées, tandis que le personnel qui est chargé de ce travail dépendrait lui aussi d'entreprises privées, et non plus des Ports Autonomes qui sont des établissements publics. Le Terminal pétrolier public du Port de Marseille serait aussi concerné. Sur 1 500 travailleurs du Port Autonome de Marseille, 900 seraient visés. Ils craignent en outre que des emplois soient menacés car le projet prévoit aussi l'« unité du commandement », formule qui signifie que ce sont les employés de la société commanditaire qui assureraient le chargement ou le déchargement et non plus les employés du PAM.
C'est ainsi qu'en mars 2007, GDF avait voulu faire assurer le branchement et le débranchement de conduites entre les navires méthaniers et la terre par son propre personnel. Ceci avait entraîné une grève de 18 jours au Terminal pétrolier de Fos.
De grands projets de développement de ports sont annoncés à Marseille-Fos. De très vastes bassins devraient voir le jour, qui seraient des ports partiellement ou totalement privés. Les plans du gouvernement visent à laisser les mains entièrement libres aux grandes sociétés privées pour gérer les ports et faire travailler le personnel à leurs conditions.
Après des déclarations de Sarkozy, en juillet dernier, regrettant le retard du port de Marseille sur d'autres grands ports de la Méditerranée, les organisations patronales dont l'UPE13, ont fait chorus pour reprocher à la CGT de défendre des intérêts corporatistes dépassés au moment où l'État en accord avec les investisseurs privés va relancer les ports.
Mais puisque le gouvernement, dans son projet, assure qu'il va investir 445 millions d'euros dans des contrats pour le développement des ports, pourquoi faudrait-il que ce soit au détriment des travailleurs et pour le plus grand profit de grosses sociétés capitalistes.
Les travailleurs des Ports ne veulent pas être les dupes de cette réforme. À Marseille comme dans les autres ports concernés, la lutte ne fait sans doute que commencer.