" Depuis 1973, nous nous sommes trompés, aussi bien la droite que la gauche. Nous pensions pouvoir entraver le développement des grandes surfaces et mieux protéger le petit commerce avec des mesures d'autorisation préalable à l'ouverture des activités commerciales. Non seulement nous n'avons pas entravé les grandes surfaces, mais nous n'avons même pas protégé le petit commerce. " Chargé de défendre le projet de loi du gouvernement sur les grandes surfaces, c'est en ces termes que le député UMP Jean-Paul Charié a attaqué les lois Royer et Raffarin qui réglementent actuellement les implantations commerciales.

Il est vrai que le nombre de mètres carrés de surfaces commerciales autorisé annuellement a été multiplié par trois en dix ans, alors que les lois étaient censées avoir constitué des freins à leur implantation. " De plus, a ajouté le député UMP, les prix ne sont pas forcément plus bas qu'à l'étranger, ils sont même parfois, particulièrement pour les produits de grande marque, plus élevés. "

De là à conclure qu'il faudrait contrôler la comptabilité de Carrefour, Auchan, Leclerc, Lidl et Aldi pour limiter leurs appétits de bénéfices, il n'y aurait qu'un pas... que le député ne franchit évidemment pas. Car ce dont il est question dans la loi, c'est au contraire de donner le feu vert aux grands groupes qui contrôlent les centrales d'achat, les grandes surfaces et le hard discount, en les laissant libres de continuer à pratiquer des ententes pour éviter de se concurrencer. C'est ce qu'on appelle la liberté de commerce.