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Leur société
Directive européenne contre les sans-papiers : Non à l'Europe forteresse
Mercredi 18 juin à Strasbourg, 367 députés européens ont majoritairement adopté une directive sur l'expulsion des sans-papiers, appelée « retour des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier ». Cette loi les criminalise en autorisant les 27 gouvernements de l'Union européenne à emprisonner les sans-papiers jusqu'à 18 mois si ce délai est nécessaire pour obtenir leur expulsion, y compris les enfants mineurs. Et elle interdit leur retour, durant cinq années, sur le territoire de l'Union.
Une minorité de 206 députés européens a voté contre cette directive. Mais il est à noter que 32 députés socialistes, d'Allemagne et d'Espagne, ont voté pour cette « directive de la honte » et que 47 se sont abstenus, essentiellement des Britanniques.
Dès le lendemain, complètement en phase avec cette politique répressive, le ministre de l'Immigration Hortefeux s'est vanté des 30 000 expulsions effectuées par la France en un an. Il s'est félicité que l'immigration au titre des regroupements familiaux soit en recul : en effet les diverses lois Sarkozy empêchent les étrangers de faire venir leurs proches, considérés comme des charges nuisibles.
Hortefeux s'est réjoui aussi de la progression de l'immigration « choisie » de travailleurs : la nouvelle traite migratoire ! En effet l'État français vient de signer des accords de « gestion des flux migratoires » avec cinq gouvernements africains : le Gabon, la République du Congo, le Bénin, le Sénégal et la Tunisie. Ces accords prévoient d'organiser la venue en France de contingents de travailleurs de ces pays en fonction des besoins du patronat français, un pillage organisé de travailleurs qualifiés. En échange, ces accords prévoient que ces pays aideront la France à expulser et rapatrier les non-régularisés, même s'ils vivent et travaillent en France depuis des années.
Les 7 et 8 juillet, sous la présidence de Sarkozy, Hortefeux va proposer aux gouvernements de l'Union européenne un « pacte commun sur l'immigration ». Il propose d'interdire les régularisations massives et d'empêcher l'installation des familles. Il veut systématiser le tri des travailleurs migrants en leur imposant des cartes de séjour dont la durée serait liée à celle du contrat de travail (comme les saisonniers) et affréter des charters européens pour envoyer les expulsés vers des camps-prisons installés dans les pays limitrophes de l'Union, comme la Libye ou la Turquie.
Voilà la nouvelle Europe du XXIe siècle que ses gouvernants veulent mettre en place !