- Accueil
- Lutte ouvrière n°2084
- Privatisation en vue : La Poste offerte aux appétits du privé.
Leur société
Privatisation en vue : La Poste offerte aux appétits du privé.
La presse vient de rendre public ce qu'on peut considérer comme un secret de polichinelle ; la préparation de la privatisation très prochaine de La Poste.
Le président de La Poste, Jean-Paul Bailly, aurait donc préparé, en liaison avec le gouvernement et la présidence de la République, la privatisation et le changement de statut de cette entreprise publique. Elle serait transformée en société industrielle de droit commun, une société anonyme, SA, avec des actionnaires privés ou publics.
Cela fait bientôt vingt ans que le processus a été lancé, au début des années 1990, par la gauche alors au pouvoir. Cela a commencé par la séparation entre les activités postales et les télécommunications, avec la création de France Télécom. Ce qui aboutit, après une série de suppressions d'emplois, à offrir pour pas grand-chose le gros gâteau de France Télécom, et ses plus de 100 000 salariés, aux intérêts privés.
Quant aux quelque 300 000 salariés de La Poste, ils n'ont connu pendant ce temps que la course aux fermetures de bureaux de poste, de centres de tri, de centres financiers, réduction d'effectif sur réduction d'effectif. Le résultat a été une dégradation permanente des services offerts aux millions d'usagers dans le pays, parfois avec la disparition totale et définitive de tous les services. Pour les personnels, ce fut la dégradation permanente des conditions de travail, la précarité maximum, et même le licenciement pour des milliers qui travaillaient dans les filiales ou qui avaient des contrats précaires.
La création de La Banque Postale, il y a peu, préfigurait l'accélération voulue vers la privatisation, pour offrir aux appétits de riches actionnaires les profits juteux que peuvent générer les différentes activités assurées encore aujourd'hui par les salariés de La Poste. Les sacrifices demandés n'ont et n'avaient que cela comme objectif : préparer au mieux la mariée.
Mais il est certain que la privatisation va aboutir à une aggravation générale. Encore moins de service, en ne gardant que ce qui peut rapporter le plus. Et tant pis pour les petites gens, qui sont les premiers clients de La Poste ; et tant pis pour les salariés de l'entreprise, qui vont voir leur emploi, leurs conditions de travail et de salaire encore plus attaqués.
Il n'y a aucune raison d'accepter tout cela. Les travailleurs de La Poste et les millions d'usagers ont des intérêts communs à défendre : la garantie d'avoir un service abordable, assuré dans des bonnes conditions, pour tous et partout.