- Accueil
- Lutte ouvrière n°2093
- Chasse à l'homme dans le nord de la France
Leur société
Chasse à l'homme dans le nord de la France
La Coordination française pour le droit d'asile (CFDA) a présenté le 4 septembre le résultat de plusieurs mois d'enquête auprès de migrants qui se pressent à Calais et sur le littoral de la Manche et de la mer du Nord pour tenter de passer en Grande-Bretagne.
Ces exilés, estimés entre 1 000 et 1 500, se renouvellent en fonction des conflits mondiaux. Ce sont essentiellement des jeunes, Afghans, Irakiens, Iraniens, Somaliens, Soudanais, qui fuient les guerres dans leurs pays et espèrent retrouver en Grande-Bretagne de la famille ou des connaissances.
La plupart des pays européens ne les rapatrient pas de force, car ce serait souvent les envoyer à une mort certaine, et cela au vu et au su de toute l'opinion publique. Mais dans le même temps les gouvernements leur refusent le droit d'asile, les laissant dans l'irrégularité et le dénuement.
En 2002 Sarkozy, ministre de l'Intérieur, a prétendu " régler le problème " en fermant le camp, trop visible, de Sangatte. Mais cette fermeture n'a pas fait disparaître les réfugiés. Simplement, ils sont maintenant moins visibles, disséminés tout le long du littoral de Cherbourg à Calais. Ils se cachent dans les bois, près des ports, le long des autoroutes, dans l'attente d'un hypothétique passage outre-Manche. Pour l'État français, ils n'existent plus. Ainsi il n'assure même plus les droits humanitaires minimum comme il le faisait auparavant par l'intermédiaire de la Croix-Rouge : le droit à l'hébergement, à la santé, à la protection des mineurs. Heureusement des particuliers, des associations apportent un peu d'aide à ces malheureux.
Par contre l'État policier, lui, s'occupe d'eux d'une autre façon ! Le rapport de cette commission d'enquête dénonce les exactions de centaines de CRS, mobilisés jour et nuit pour mener la chasse à ces hommes et ces femmes. Certains sont expulsés dans le premier pays européen où ils ont été contrôlés, avant d'être réexpulsés hors d'Europe. Mais, la plupart d'entre eux n'étant pas expulsables, le gouvernement a chargé les policiers de rendre insupportable leur exil, même transitoire, en France : destruction de leurs cabanes, enfermement, humiliations, coups... Tous les moyens sont utilisés pour les contraindre à quitter la France pour un autre pays, sauf la Grande-Bretagne. Et les gouvernements des autres pays européens font de même.
Voilà l'Union européenne que construisent les Sarkozy et Hortefeux, une Europe où les réfugiés sont des parias.