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Belgique : Un mouvement de grève mieux suivi que préparé
Transports à l'arrêt dans l'ensemble du pays, en Flandre, à Bruxelles et en Wallonie ; grève dans des entreprises importantes, comme Audi à Bruxelles (ex-Volkswagen) et UCB où sont prévus 550 licenciements ; piquets de grève à l'entrée de zones industrielles en Wallonie et en Flandre ; 6 000 manifestants à Gand, surtout du textile où d'importants licenciements sont en cours. La journée nationale d'action du lundi 6 octobre en Belgique a été une réussite, bien que les appareils syndicaux aient manqué de conviction pour la préparer.
Elle était lancée par les trois syndicats du pays, CSC, FGTB et CGSLB (les syndicats chrétien, socialiste et libéral), comme un « avertissement au gouvernement et aux employeurs », pour le pouvoir d'achat, la revalorisation des allocations sociales, le maintien de l'indexation des salaires sur les prix et la diminution de la facture énergétique. Mais les deux syndicats qui comptent vraiment, CSC et FGTB, se sont ingéniés à diviser ce mouvement unitaire, cette fois non pas entre la Flandre et la Wallonie, mais entre les différentes branches industrielles, certaines appelant à la grève et d'autres pas. Et encore, les grévistes étaient appelés à rester chez eux, presque aucune manifestation n'était prévue... pour permettre aux transports de faire grève !
Ainsi il n'y a pas eu de grève dans la métallurgie au nord du pays, le secrétaire de la branche flamande du syndicat de la métallurgie ayant décrété que « de nombreuses entreprises de notre secteur sont en restructuration, et les travailleurs ont de grandes inquiétudes quant à l'emploi. Ce n'est pas le moment d'arrêter la production. » ! Dans les banques, pareil... vu la crise financière ! La secrétaire générale de la FGTB a bien pris garde de rappeler les limites de cette journée : « Une action nationale avec des mouvements de grève. Ce n'est pas encore une action de grève nationale. »
Bien sûr, du côté du gouvernement et des organisations patronales, les communiqués n'ont pas manqué pour dénoncer ces actions « irresponsables », alors qu'ils sont occupés à tenter d'éteindre l'incendie financier en noyant les banques sous un déluge d'euros. Et, comme l'ont fait remarquer des militants lors des prises de parole, là, le gouvernement trouve des dizaines de milliards, alors qu'il disait qu'il n'avait pas les moyens d'améliorer les salaires et de relever les retraites. Et c'est pourtant ce qu'il faudra imposer aux patrons et au gouvernement, pour que les travailleurs ne finissent pas dans la misère.
Cette journée montre qu'une réaction unie des travailleurs est possible, et il faudra tout faire pour y aboutir.