- Accueil
- Lutte ouvrière n°2097
- États-Unis : Augmentation accélérée du chômage
Dans le monde
États-Unis : Augmentation accélérée du chômage
Conséquence de la crise, le chômage s'est brutalement accru le mois dernier aux États-Unis : plus de 159 000 emplois ont disparu. 17 000 salariés ont été licenciés dans le secteur financier, 35 000 dans le bâtiment, 35 000 dans le commerce, 16 000 dans les transports, 51 000 dans l'industrie. Et cela avant même la vague de licenciements massifs qui accompagne l'aggravation de la crise. Tous les secteurs sont maintenant touchés.
Voilà des mois que la population laborieuse a commencé à payer pour la crise du système. D'après les chiffres du gouvernement, il y aurait déjà 760 000 emplois en moins cette année et le nombre officiel des chômeurs se monterait en septembre à 9,5 millions.
En réalité, là-bas comme ici, les gouvernements trafiquent les chiffres. Et voilà quarante ans qu'ils excluent des chiffres du chômage une catégorie après l'autre : les chômeurs qui n'ont pas cherché de travail depuis une semaine, les handicapés même s'ils sont à la recherche d'un emploi, tous les chômeurs de longue durée, tous ceux qui n'ont trouvé que quelques heures de travail, etc. Si le taux de chômage était calculé selon les mêmes critères qu'en 1960, il y aurait à l'heure actuelle 15 % de chômeurs aux États-Unis, et non pas les 6 % annoncés par le gouvernement.
Au moment même où le chômage augmente à un rythme qui s'accélère, les fonds d'allocations chômage des différents États s'assèchent. Dans le Michigan, le fonds est déjà endetté à hauteur de 225 millions de dollars. En Californie, dans l'État de New York et dans l'Ohio, les fonds seront en déficit d'ici la fin de l'année. Dans 32 états, il n'y a d'argent que pour moins d'un an. Non seulement les cotisations des entreprises n'ont pas été revalorisées régulièrement, mais les caisses de chômage se portent d'autant mieux qu'il y a peu de chômeurs. Quand la crise est là, les entreprises veulent encore moins payer, pour le chômage comme pour le reste, et bénéficient pour ce faire de la bienveillante sollicitude des gouvernements.
Par exemple, General Motors a déjà annoncé qu'il ne pourra pas payer pendant les deux prochaines années ce qu'il doit au fonds de retraite que le syndicat de l'automobile, l'UAW, a accepté de gérer. Chômeurs, retraités ou futurs retraités, c'est toute la classe ouvrière qui a commencé à subir de plein fouet les conséquences de la crise, qui sont bien loin d'être virtuelles !