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Dans les entreprises
Les aides à la garde des jeunes enfants
Un système inégalitaire et inefficace
Un récent rapport de la Cour des comptes épingle la politique gouvernementale d'aide à la garde des jeunes enfants. Les chiffres viennent confirmer ce que vivent les parents à la recherche d'une place en crèche ou d'une nourrice.
Certes l'État dépense de l'argent mais le système est d'autant plus avantageux que les parents appartiennent aux couches sociales aisées. Et si le gouvernement accorde des allocations diverses ou des crédits d'impôt, il ne construit pas de crèches en nombre suffisant, et ferme la porte des maternelles aux enfants de deux à trois ans.
Les allocations pour garde d'enfants âgés de 0 à 6 ans sont diverses et vont de 160 euros à plus de 700 euros, selon les revenus et le mode de garde choisi. L'État verse également une allocation de congé parental à un des parents - la mère dans la quasi-totalité des cas - qui cesse de travailler totalement ou partiellement. L'arrêt total d'activité est majoritaire chez beaucoup de femmes qui ne disposent que d'un faible revenu. Cependant quatre sur dix déclarent qu'elles auraient aimé continuer à travailler mais qu'elles n'ont pu trouver de solution satisfaisante à la garde de leur enfant. Cette interruption, mal rémunérée à 530 euros, leur permet certes d'être plus près de leur enfant pendant ses premiers mois, mais elle se termine souvent par des difficultés à retrouver un emploi.
Les femmes qui ont la possibilité de travailler à temps partiel appartiennent aux classes moyennes ou aisées : 72 % d'entre elles, selon la Cour de comptes, bénéficient de revenus élevés ou très élevés. Elles peuvent aussi recevoir une aide complémentaire de garde d'enfant. Et aux allocations s'ajoute un crédit d'impôt qui peut se monter à 50 % des frais, plafonnés à 12 000 euros par an quand on a une « nounou » à domicile, situation évidemment financièrement inabordable pour des smicards !
Les « plans crèches », eux, sont à la traîne : entre 2000 et 2007, le nombre de places n'a augmenté que de 2 %, soit à peine le taux d'augmentation de la natalité ; et le taux de scolarisation des enfants de deux-trois ans a diminué de 27 % entre 2003 et 2007 !
L'année dernière, Sarkozy déclarait : « Il n'y a pas de liberté pour la femme de choisir entre le travail, la famille, sa vie personnelle, s'il n'y a pas de droit de garde d'enfant » et il s'engageait à résoudre le problème d'ici 2012. Au fond, ce ne serait pas si difficile : il ne manque que 300 000 places en crèche, 430 000 selon la Caisse d'allocations familiales. Chiche ?