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Mondial de l'automobile : Les travailleurs s'invitent au Salon
Les travailleurs s'invitent au Salon
Le 4 octobre, jour de l'ouverture du Mondial de l'Automobile à Paris, plusieurs centaines de travailleurs de l'usine Ford de Blanquefort, en Gironde, sont venus manifester devant le stand du constructeur, pour protester contre les menaces de fermeture du site. Scandant « On veut du boulot, pas du baratin », ils ont dénoncé le projet éventuel de la direction du groupe de se séparer de leur usine et de menacer leurs 1 600 emplois en avril 2010.
« Nous sommes venus montrer aux visiteurs que l'automobile, c'est des profits d'un côté et des licenciements de l'autre », déclarait à cette occasion un militant CGT de Blanquefort.
En effet, les profits sont bien là pour les patrons de l'automobile. 1,5 milliard d'euros de bénéfices au premier semestre 2008 pour Renault, 733 millions d'euros pour PSA, en hausse respectivement de 21 % et de 49 %. Mais la « marge opérationnelle » de Renault, pourtant en hausse avec 4,1 %, n'atteint pas les 6 % promis par Carlos Ghosn, le PDG de Renault, aux actionnaires dans son « Contrat 2009 » ! Et pour pouvoir continuer de leur prodiguer des dividendes ultra-confortables - multipliés par six en sept ans - Ghosn sabre dans les effectifs, en annonçant une première charrette de 4 000 emplois supprimés, dont un millier à l'usine de Sandouville, puis une seconde de 2 000, sans compter les conséquences prévisibles pour les salariés des entreprises sous-traitantes.
Cette politique de suppression d'effectifs dans l'automobile n'est pas nouvelle et pèse lourd dans la persistance du chômage. Mais actuellement, les patrons de ce secteur se sentent encouragés à accélérer les réductions d'emplois dans l'objectif de rentabiliser plus encore les capitaux investis dans la branche. Ils prennent d'ailleurs prétexte de chiffres de vente en baisse, à l'échelle européenne, pour justifier leurs menaces.
Les salariés de l'automobile, les embauchés comme les nombreux travailleurs intérimaires employés depuis des années au gré des variations de production, n'ont pas à faire les frais de cette délirante concurrence à la marge opérationnelle.
C'est pour le crier haut et fort que, le 10 octobre, les travailleurs de l'automobile, ainsi que ceux de la chimie, du verre et de la céramique, qui contribuent également aux profits des patrons de l'automobile, devaient à leur tour s'inviter, en manifestation, au Mondial de la Porte de Versailles à Paris.