Travail du dimanche au profit de la grande distribution16/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2098.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Travail du dimanche au profit de la grande distribution

Dimanche 12 octobre, Luc Chatel, secrétaire d'État à la Consommation, a visité le centre commercial de Thiais en région parisienne. Il apportait ainsi son soutien à des enseignes ouvrant leurs magasins ce jour-là, bien que l'autorisation préfectorale ait été suspendue à la suite d'une plainte de la CFTC. Il a aussi annoncé, dans une interview au Journal du Dimanche, la volonté du gouvernement de préparer un projet de loi généralisant le travail dominical.

Selon un sondage commandé pour l'occasion, 67 % des " actifs " seraient prêts à accepter de travailler le dimanche en étant payés davantage qu'en semaine, alors qu'ils n'étaient que 59 % à la fin de l'année dernière et 46 % en mai 2004. Si ces sondages ont une signification, ils sont révélateurs de la baisse du pouvoir d'achat que les travailleurs ont connue ces dernières années. Mais évidemment, aucun sondage d'inspiration gouvernementale ne va questionner les " actifs " sur l'urgence d'une augmentation des salaires.

Chatel ne sait que resservir le refrain de Sarkozy : " Il faut laisser le choix aux Français. " Mais quel choix sera laissé aux salariés de refuser le travail du dimanche s'ils ne veulent pas perdre leur emploi ?

Chatel prétend aussi que " le commerce du dimanche, ce sont des emplois et de la croissance ! " Il en veut pour preuve qu'au centre commercial de Thiais, 35 % du chiffre d'affaires de la semaine est réalisé sur la seule journée du dimanche. Mais de quelle croissance parle-t-il, alors que le pouvoir d'achat de la majorité de la population baisse et qu'une partie des milieux populaires réduit sa consommation même sur des produits de base ? L'ouverture du dimanche modifierait tout au plus l'étalement des achats au cours de la semaine, permettant peut-être aux grandes surfaces de tirer leur épingle du jeu en récupérant à leur profit une partie du chiffre d'affaires réalisé jusque-là par des petits commerces.

À défaut de relancer la consommation, Chatel remplit la fonction de secrétaire d'État aux grandes surfaces commerciales, qui s'étaient déjà vu gratifier d'un premier cadeau en juillet dernier par la loi de modernisation de l'économie qui facilite leur implantation.

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