Belgique : Grève contre les licenciements à UCB19/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2103.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : Grève contre les licenciements à UCB

Le groupe pharmaceutique belge Union chimique belge (UCB) a annoncé plus de 420 licenciements sur le site de Braine-l'Alleud au sud de Bruxelles : 80 ouvriers sur 240, 210 employés et techniciens et 130 cadres. Deux mille licenciements, sur 12 000 salariés, toucheraient par ailleurs les autres entreprises du groupe.

UCB est pourtant une entreprise pharmaceutique très profitable, les actionnaires ont encore touché 168 millions d'euros de dividendes en 2007.

Les négociations traînaient en longueur depuis fin août, avec des directions syndicales peu enclines à exercer une pression sur la direction qui ne proposait que des primes de licenciements variant de 8 000 à 20 000 euros brut en fonction de l'ancienneté. Après prélèvement des cotisations et impôts, à peu près la moitié seulement arrive sur le compte en banque des salariés.

Lassée de la longueur des palabres, une large majorité d'ouvriers se sont mis en grève le mercredi 5 novembre sans attendre de mot d'ordre syndical. Les syndicats ont quand même reconnu la grève, une condition nécessaire au versement des 25 euros d'indemnité quotidienne.

Les chefs d'UCB ont de leur côté organisé la pression : coups de téléphone, mails, courriers... Des cadres sont allés jusqu'à promettre à certains qu'ils n'étaient pas licenciés et qu'il n'y aurait pas de deuxième vague de licenciements mais ont refusé de le mettre par écrit !

Les premiers jours, des dizaines d'employés se sont joints aux grévistes. Mais les manoeuvres de la direction, suivie par les permanents syndicaux, pour diviser les négociations entre ouvriers et employés a mis fin à ce début de mobilisation des employés.

La direction a partiellement cédé à deux reprises, et augmenté les primes de départ des ouvriers de 17 000 à 20 000 euros selon l'ancienneté. Cela reste largement en dessous des 100 000 euros net que beaucoup d'ouvriers - et d'employés - estiment nécessaire pour faire face aux difficultés à venir, surtout dans une période de crise. Et UCB a les moyens de payer des primes bien plus importantes.

Après huit jours de grève, jeudi 13, un vote à bulletins secrets a été organisé par les syndicats sur les propositions de la direction. Le non l'a emporté à plus de 67 % ! Sans aucune base conventionnelle ni légale, les syndicats et les directions fixent traditionnellement à 66 % le minimum de votes pour la continuation d'une grève... Pourtant bien des députés et des ministres sont élus avec moins de 30 % des voix !

La poursuite de la grève ne collait visiblement pas avec les plans des appareils syndicaux, ni bien sûr avec ceux de la direction, ce qui fait qu'ensemble ils ont contesté le résultat sous prétexte de quelques bulletins litigieux et un nouveau vote a été prévu pour mardi 18.

Nombre d'employés auraient souhaité se joindre au mouvement. Beaucoup s'arrêtent le temps de discuter lors des barrages filtrants ou de distribution de tracts. Mais les syndicats employés préfèrent négocier à part des ouvriers. Pourtant, la plupart des employés comme des ouvriers sont conscients que s'ils se rejoignaient dans leur lutte, ils auraient plus de moyens d'obtenir ce qu'ils veulent.

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