Éducation nationale : La mobilisation continue à Toulouse, Lille, Bordeaux, Brest et Nantes17/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/12/une2107.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : La mobilisation continue à Toulouse, Lille, Bordeaux, Brest et Nantes

Toulouse

81 écoles du département ont décidé la suspension de l'aide personnalisée aux élèves, prétexte pour supprimer 3 000 postes d'enseignants spécialisés dans les Rased. Par ailleurs, une pétition de soutien à Alain Refalo a déjà recueilli plus de 10 000 signatures : il s'agit d'un instituteur de Colomiers qui a choisi d'entrer « en désobéissance » avec sa hiérarchie et de ne pas appliquer les nouvelles réformes. Début décembre, de nombreuses écoles ont été occupées par des enseignants et des parents dans le cadre de la nuit des écoles.

Lille

Depuis mercredi 10 décembre les manifestations se succèdent sur Lille, comptant de 300 à 1 000 jeunes. Mardi 16, après la déclaration de Darcos, et dans une bonne ambiance malgré quelques heurts avec la police dans la matinée, les lycéens affichaient une mine réjouie et reprenaient le titre de La Voix du Nord : « Le ministre recule, pas les lycéens ». Rendez-vous a été donné jeudi 18 décembre pour la dernière manifestation... avant l'année prochaine.

Bordeaux

À Bordeaux, depuis le 8 décembre, la plupart des lycées sont touchés par des débrayages ou des blocus. Des manifestations quasi quotidiennes ont rassemblé des centaines de lycéens dans les rues de la ville. Dès le 10 décembre, ce qui a été caractéristique, c'est la volonté de la police d'être brutale et de ne pas ménager les lycéens. Au lycée Mauriac par exemple, le 10 décembre, alors que les élèves avaient bloqué le lycée à 7 h 30, les CRS ont chargé à 7 h 40, matraques en avant, flash ball déployés. Le 11 décembre, à Brémontier mais aussi dans trois autres lycées, les CRS sont intervenus à coups de gaz lacrymogènes et de matraques pour débloquer un lycée... qui ne l'était pas, puisque la circulation se faisait librement par l'arrière ! Plusieurs fois, le pont de pierre qui sépare la rive droite populaire et le centre-ville, rive gauche, était interdit de circulation pour les lycéens, coupé en deux par plusieurs dizaines de CRS et par des grilles antiémeutes.

Enfin la police a interpellé 24 lycéens, s'en prenant plus particulièrement aux organisateurs du mouvement. Tout cela n'a pas découragé les lycéens, puisque mardi 16 ils étaient toujours plusieurs centaines à manifester pour le retrait définitif du projet de Darcos.

Brest

Après avoir choisi la fermeté face aux jeunes qu'elles assimilaient à des casseurs sans autres objectifs qu'une violence gratuite, les autorités ont reçu lundi des représentants des élèves.

Le matin, une vingtaine d'élèves élus par les comités de vie de chaque lycée ont ainsi été reçus par le sous-préfet et par le commissaire central de police. Ils ont affirmé leur mobilisation « contre les suppressions de postes, la réforme des lycées et la suppression de certaines matières ».

Une trentaine de représentants des lycées publics se sont réunis l'après-midi pour organiser une journée d'action mardi 16 décembre. Blocus devant chaque lycée le matin, puis rassemblement et parcours en ville, et enfin manifestation commune avec les enseignants. Cette manifestation a regroupé près de 2 000 lycéens avec l'appui des syndicats enseignants. Et rien ne dit qu'on en reste là.

Nantes

Cela fait une semaine maintenant que la plupart des lycées publics et privés de la ville sont bloqués par des poubelles et des caddies de supermarché, et les cours reportés. Après les assemblées générales du matin devant les grilles pour décider du mouvement, les lycéens défilent à 1 000, 1 500, 2 000 pour crier leur refus de la réforme. Sur de nombreuses pancartes, on pouvait lire par exemple « Pas de culture light pour un lycée leader price » ou encore « De l'argent pour l'éducation ».

L'annonce du report de la réforme ne semble pas avoir entamé leur détermination, au contraire. Ce premier recul est ressenti comme une victoire, mais encore insuffisante.

Les mots d'ordre de blocus et de manifestations sont maintenus pour mardi, mercredi et surtout jeudi, où la FSU appelle les enseignants à faire grève et à manifester l'après-midi.

Partager