Le patronat fabrique le chômage, mais ne veut pas le payer24/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/12/une2108.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le patronat fabrique le chômage, mais ne veut pas le payer

La convention d'assurance-chômage arrivant à terme le 31 décembre, un nouvel accord devrait être signé entre syndicats et organisations patronales.

Les grandes lignes de l'accord étant déjà connues, parmi les syndicats, seule la CGT a annoncé son opposition. On sait que le patronat veut réduire globalement l'indemnisation des chômeurs. Il souhaite " indemniser plus de chômeurs dans un équilibre global qui ne pénalise pas le régime ", avait souligné Patrick Bernasconi, représentant du Medef.

La grande nouveauté serait d'augmenter, dans cette période difficile, le nombre de chômeurs ayant droit à une certaine indemnisation. Aujourd'hui, il faut justifier d'au moins six mois de travail au cours des 22 derniers mois, pour avoir droit à une allocation des Assedic, et ainsi seulement un chômeur sur deux est indemnisé. Le patronat serait prêt, grand prince, à n'exiger plus que cinq mois de travail dans la période de référence. D'après la CFDT favorable à cette nouvelle donne, jusqu'à 160 000 chômeurs de plus seraient ainsi indemnisés.

Mais, en retour, la principale exigence du patronat est que les chômeurs soient indemnisés moins longtemps. Par le biais de plusieurs mesures, la période d'indemnisation serait diminuée. Un certain nombre de chômeurs basculeraient vers le RMI plus rapidement qu'actuellement.

L'âge de la liquidation de la retraite pour les demandeurs d'emploi, actuellement de 60 ans et demi, serait repoussé progressivement jusqu'à 62 ans en 2011. Enfin, comme on pouvait s'y attendre, le Medef veut introduire dans l'accord une diminution automatique des cotisations patronales, si les comptes de l'Unedic le permettent. Et ce serait justement le cas, l'Unedic ayant un excédent... grâce à la diminution des indemnisations !

Du fait de la crise, le patronat se prépare à faire augmenter le nombre des chômeurs, mais aussi sans doute la durée du chômage. Et pas gêné, il voudrait en plus que cela lui coûte moins cher en cotisations !

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